Suite à l’agression de plusieurs de leurs camarades, quelques centaines d’élèves du lycée de Mamoudzou ont bloqué ce jeudi matin l’accès à l’établissement
“La sécurité pour tous”. C’est le mot d’ordre du rassemblement qui a eu lieu ce jeudi matin devant le lycée de Mamoudzou. En tout début de matinée, environ 400 élèves de l’établissement ont bloqué, durant une heure environ, l’entrée de l’établissement pour protester contre l’agression d’une classe de première, la veille, sur le chemin des cours de sport. Le rassemblement a été convoqué la veille au soir par l’envoi d’un SMS, que nous nous sommes procuré. “Faire EPS et se faire agresser, ça commence à bien faire […] Aujourd’hui, c’est eux demain ce sera vous, faites passer la ‘sécurité pour tous’. ”
Quelques poubelles ont été renversées et une banderole brandie pour revendiquer plus de moyens d’encadrement.
“On veut plus de sécurité, on veut être accompagné sur le chemin du stade”, demande Nasma en première 18, la classe victime de l’agression. En sortant d’EPS, ce mercredi plusieurs petites bandes de jeunes adolescents, “pas plus de 14 ans” témoignent Nasma, ont pris pour cible les lycéens avec des pierres et des bouteilles. Un des élèves, absent du lycée ce matin, a été légèrement blessé au visage selon les services de police.
“On a eu très peur, ils s’attaquent même aux filles”, tempête Gihane.
Si tous les lycéens n’ont pas participé à la manifestation, la plupart sont solidaires du mouvement. “Là, je vais en cours parce que j’ai le Bac de français à la fin de l’année, mais je comprends. Tout à l’heure j’ai sport, je ne sais pas encore si je vais y aller” expose Nafissati en première STG.
L’attaque s’est déroulée entre le stade de Cavani et le rond-point du Baobab, le chemin que toutes les classes du lycée empruntent pour rejoindre les équipements sportifs. Le terrain face au lycée, un vaste champ de poussière, est actuellement impraticable.
Deux médiateurs de l’équipe mobile de sécurité sont présents à temps plein aux abords du lycée, mais n’accompagnent que très rarement les élèves pour rejoindre les équipements d’EPS. Les professeurs d’EPS n’accompagnent pas non plus leurs élèves, “ils prennent tous leur voiture et ils nous attendent au stade”, relate Samianti, scolarisée en première 18.
En fin de matinée, le mouvement s’étendait à des revendications plus larges sur la sécurité aux abords de l’établissement, théâtre de nombreux rackets.
A.L.
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