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vendredi 19 avril 2024
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Patrimoine naturel : ils replantent des arbres de Mayotte

Pour la première fois, les botanistes du Conservatoire de Mascarin ont réintroduit dans la nature des espèces rares d’arbres de Mayotte. Avec eux ce lundi, des lycéens de Coconi qui contribuaient ainsi à la sauvegarde du patrimoine naturel de notre département.

Valérie Guyot explique les différentes espèces que les lycéens vont planter
Valérie Guyot explique les différentes espèces que les lycéens vont planter

Quelques minutes de marche sur un chemin perdu dans la forêt de Coconi, un cours d’eau à traverser et voici la vingtaine de lycéens au pied de la cascade de Valaranou. La rivière gonflée par les pluies de ces derniers jours rajoute une grande beauté à un endroit qui n’en manque déjà pas. Avec les élèves ce lundi matin, l’équipe de botanistes du Conservatoire botanique de Mascarin a fait le déplacement.

L’expédition est loin d’être touristique. Tout le monde est venu pour planter des arbres particulièrement rares à Mayotte. C’est une première. «On a déjà fait quelques plantations dans le jardin botanique mais c’est la première fois qu’on en plante autant et dans le milieu naturel», s’enthousiasme Valérie Guyot du Conservatoire.

Créer des semenciers

L’opération «Arboretum patrimoniaux Maoré» fait partie des missions premières du Conservatoire botanique à Mayotte. L’objectif est de mettre en culture des espèces rares pour ensuite les réintroduire dans la nature.
Multiplier leur zone d’implantation, permet de limiter les risques de les voir disparaître à jamais. «Le projet est destiné à mettre en place des réseaux de semenciers, explique Guillaume Viscardi. Ces arbres vont devenir des sources de graines permettant de les implanter dans de nouvelles zones mais aussi d’envisager d’éventuelles mises en production.»

Rachidi, du Conservatoire botanique de Mascarin, aide les élèves à planter
Rachidi, du Conservatoire botanique de Mascarin, aide les élèves à planter

C’est donc le patrimoine naturel de Mayotte que le conservatoire fait vivre en associant des scolaires à la démarche. Car le but est aussi éducatif : deux classes du lycée agricole de Coconi sont concernées par l’opération, les élèves de 2nde Conduite et gestion d’un établissement agricole (CGEA) et les terminales Gestion du milieu naturel forestier (GMNF).
«La rivière a débordé de son lit. Ça tombe bien. Nous avons des espèces qui poussent très bien dans ces milieux», se réjouit Guillaume Viscardi du Conservatoire.

Une espèce nouvelle pour la science

La quinzaine d’espèces destinées à être plantées est issue de la pépinière du conservatoire. Ce sont essentiellement de petits pieds appelés à devenir de très grands arbres. On y trouve des plantes indigènes, qui poussent dans la région, mais aussi deux espèces endémiques, présentes exclusivement à Mayotte.
La première est le Takamaka des Comores : «On ne le trouve plus que dans deux ou trois endroits au pied du Mont Choungui et à Dapani. Il n’a jamais été mis en culture, il est pourtant très facile à multiplier» confie Valérie Guyot. La deuxième espèce typiquement mahoraise est le Sari Litchi, aussi connu sous le nom de «faux litchi». «C’est une espèce endémique et même nouvelle pour la science car elle n’a été décrite que l’an dernier», précise Guillaume.

Remplacer les plantes exotiques par des locales

Valaranou Le groupeLes botanistes ont décidé d’en replanter dans cette zone car ils ont trouvé quelques rejets signalant une présence passée. «Jeudi dernier, nous nous sommes rendus dans la zone pour préparer la plantation, relève Valérie. On a pas mal défriché les espèces ‘exotiques’ comme la cannelle, les caféiers ou l’avocat marron qui avaient envahi l’endroit. C’est un milieu semi naturel, pas totalement défriché par l’homme mais tout de même pas mal modifié».

Si cette opération de replantations d’espèces rares locales est une première à Mayotte, l’expérience est déjà en place depuis plusieurs années à La Réunion. Là-bas, la demande est très forte, chaque établissement scolaire veut avoir la responsabilité d’une espèce endémique. Les botanistes de Mayotte ne désespèrent pas de susciter le même engouement dans notre département.
RR

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