Elle s’appelle Koulthoum. Originaire de Tsararano, elle est la déléguée de section des premiers cadets de la République à Mayotte. Ce programme, créé en métropole en 2005, permet à des jeunes à la recherche d’une orientation professionnelle de suivre une formation pour exercer un métier au sein de la police nationale. Mayotte vient de rejoindre le dispositif avec 12 cadets… et cadettes. Car dans cette promotion mahoraise, les filles sont majoritaires.
« C’est le hasard de la sélection, mais finalement, ce n’est pas très étonnant, explique le commandant Vincent Pouteau, chargé de mettre œuvre la formation. Tout au long du parcours, elles ont toujours montré une aptitude au travail nettement supérieure à celle des garçons». « Fille ou garçon, peu importe, tempère Koulthoum. Dans l’équipe, on est tous solidaires ! »
Ces douze jeunes, âgés de 18 à 27 ans, ont été choisis parmi 386 candidats. Après des épreuves sportives, écrites et orales, les douze cadets mahorais sont maintenant en piste pour une année de formation. « Vous avez une responsabilité particulière, a prévenu le préfet, Jacques Witkowski, venu saluer la promotion. Vous êtes les premiers et vous devez réussir ! »
Un an de formation
A Coconi et au GSMA, les cadets vont suivre un enseignement général et acquérir les compétences d’adjoint de sécurité (ADS) avant de préparer le concours de gardien de la paix. Ils percevront chacun une allocation de 492 euros mensuels, l’équivalent de la moitié d’un salaire d’un ADS.
Si l’ambition initiale des cadets de la République était d’accueillir des jeunes au cursus scolaire chaotique, les 12 mahorais ont tous le bac en poche et même parfois plus. « J’ai passé un BTS commercial en métropole, détaille Koulthoum. De retour à Mayotte, je travaillais en tant que vendeuse quand mon frère a ramené le dossier d’inscription à la maison. Et comme j’ai toujours bien aimé l’uniforme, je me suis dit, pourquoi pas ? Aujourd’hui, je ferai tout pour devenir gardien de la paix et même commandant : une femme commandant à Mayotte, je suis sûre que ça serait vraiment très bien ! » C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
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