Ils sont souvent silencieux et donc oubliés. Mais ça ne va peut-être plus durer. Une cinquantaine de retraités mahorais ont répondu à un appel lancé à la radio pour se retrouver et s’organiser face à «un trop grand nombre d’injustices».
C’est d’abord la caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) qui est l’objet de leur colère. «On ne reçoit pas les bulletins qui devraient accompagner chaque mois le versement de nos retraites, dénonce Madi Combo. Et lorsqu’il manque un document, ils suspendent immédiatement les versements des pensions et mettent ensuite plusieurs mois pour régulariser.» A ces manquements de la CSSM se rajouteraient des retards dans les paiements, «plus souvent vers le 15 du mois alors qu’ils devraient intervenir le 8 comme c’est prévu. » Des retards d’autant plus difficiles à supporter que leur pension est rarement très élevée.
«Je touche 113 euros par mois, confie un retraité. Dès qu’il y a retard de paiement, ma famille ne peut plus manger.»
Madi Combo reconnait toucher une retraite nettement plus importante que beaucoup des bacocos qui l’ont rejoint ce samedi matin. «Je touche 419 euros nets. Mais j’ai des grands enfants qui font des études en métropole et quand ils m’appellent pour me demander de l’argent, je ne réponds plus au téléphone. Ca me met en colère mais je ne peux tout simplement pas les aider financièrement.»
Autre motif de mécontentement : l’absence de minimum vieillesse à Mayotte.
«Les élus, on ne les a jamais entendu parler des retraités à Mayotte, comme si on n’existait pas, relève Madi Combo. Personne ne veut regarder vraiment les conditions de vie de son père ou de son grand-père quand il souffre.»
Les bacocos ont déjà déposé les statuts de leur association pour s’organiser et pouvoir se faire entendre.
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