La visite au Conseil général du ministre délégué aux affaires européennes a été l’occasion de faire le point sur les dispositifs de financements auxquels Mayotte peut prétendre. A condition d’être capable de monter des projets.
Reçu au Conseil général, Thierry Repentin a joué la proximité. «Je suis, moi aussi, Conseiller général, de l’avant dernier département à rejoindre la France, la Savoie. C’était en 1860. Mais vous étiez Français avant nous !»
C’est pourtant bien en sa qualité de ministre délégué chargé des affaires européennes qu’il s’adressait aux élus mahorais.
Car Mayotte est désormais concrètement confrontée à la «consommation» des fonds qui lui sont alloués par l’Europe. Et ce sont des additions de millions qui ont été présenté au ministre par le SGAR, Philippe Leycuras et le DGA chargé des affaires économique du Conseil général : en compilant les différents programmes européens, FEDER, FSE (fonds social européen), IEJ (emploi des jeunes), CTE (coopération transfrontalière ) mais aussi FEADER (fonds agricole), Mayotte peut prétendre financer des projets et des opérations pour 305,4 M€ et même au-delà jusqu’à 340M€.
Cette masse d’argent est aiguillée vers des domaines précis, développement technologique, compétitivité des PME, environnement, eau potable… mais aussi inclusion sociale et lutte contre la pauvreté. «Ce n’est pas que de l’aménagement et de la construction, rappelait le ministre. Ce qu’on va vous demander, c’est d’avoir un programme équilibré avec des actions sociales et d’accompagnement de la population.»
Les premiers projets votés le 25 février
Et le ministre de faire de la pédagogie en rappelant les nombreux mécanismes de financements de projets qui peuvent encore se rajouter comme le programme Horizon 2020 pour les entreprises innovantes. La BEI, la banque européenne d’investissement, peut également intervenir auprès des entreprises mais aussi des universités ou des hôpitaux… reste à présenter des projets.
Daniel Zaïdani rappelait que l’autorité de gestion de ces fonds était laissée à l’Etat, «comme c’est la première génération, il fallait une certaine expertise». Les projets sont donc définis en commun, par le Conseil général et la préfecture. Un comité de pilotage s’est réuni le 30 janvier pour arrêter une première liste qui sera présenté le 25 février pour délibération aux élus du Conseil général. Elle pourrait être validée par Bruxelles dès la fin du mois de mars.
De l’huile de coude
Le ministre se réjouissait de «ce chemin que le Conseil général et Etat ont à faire ensemble». La préfecture crée une cellule Europe dotée de fonctionnaires pour suivre ces dossiers, ça tombe bien : «Il va falloir mettre de l’huile de coude», prévenait Thierry Repentin.
Le ministre a également, subtilement, rappelé aux conseillers généraux et à leur président, le souvenir de la visite du commissaire européen Johannes Hahn, au mois d’octobre dernier. «Il veut s’assurer que l’argent de l’Europe sera bien utilisé», a-t-il prévenu. «Il y a des moyens, concluait-il. La France s’est battue pour avoir un gros budget européen. Je vous demande de tout dépenser, sinon, c’est de l’argent qui ferait défaut à votre territoire et aux habitants de Mayotte.»
RR
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