C’est le premier procès lié au génocide au Rwanda, avec celui de cet homme, arrêté à Mayotte, et reconnu comme acteur des massacres, et non plus seulement de complicité.
Après six semaines d’audience, le Rwandais Pascal Simbikangwa a été condamné ce vendredi 14 mars à 25 ans de prison pour des faits de génocide et de complicité de crime contre l’humanité par la Cour d’Assise de Paris. C’est la première fois qu’un génocidaire est jugé en France, souvent été accusée d’avoir soutenu le régime Hutu qui a exterminé Tutsi et Hutus modéré en 1994.
L’accusation avait requis la perpétuité contre l’ex-capitaine de la police politique, en écho aux accusations, notamment de Valérie Bémériki, actuellement incarcérée au Rwanda pour avoir été journaliste de la radio de Mille Collines créée par Pascal Simbikangwa, qui incitait à l’extermination.
La défense a parlé de témoignages «fragiles et politiques» à quelques semaines des commémorations du génocide du 7 avril 1994. Ses avocats avaient plaidé l’acquittement de l’homme de 54 ans qui se déplace en fauteuil roulant, paraplégique depuis un accident en 1986.
Arrêté à Mayotte en 2008 pour trafic de faux papiers, l’homme a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, indiquant même n’avoir vu aucun cadavre lors des 100 jours durant lesquels 800.000 personnes, en majorités Hutus, ont été massacrées. Il était jugé à Paris au nom du principe de compétence universelle qui permet de juger un étranger pour des faits commis à l’étranger pour les crimes les plus graves.
Ses avocats envisagent de faire appel.
D’autres procès pourraient suivre puisque «vingt-sept informations judiciaires sur le Rwanda sont actuellement traitées au “pôle génocide” du parquet de Paris, dont deux sont proches de la fin de l’instruction», nous apprend le chaîne d’information BFMTV.
La France avait été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour la lenteur de ses procédures judiciaires à l’encontre des présumés génocidaires venus s’installer en France, ainsi que l’a rappelé la Ligue des Droits de l’Homme, une des cinq ONG à s’être portée partie civile dans ce procès.
A.P-L.
Comments are closed.