La sous préfète en charge de la Cohésion sociale et à la Jeunesse était à l’honneur ce mercredi soir à la Case Rocher : le préfet Jacques Witkowski décernait à Sylvie Especier la médaille de l’Ordre national du mérite, « une décoration voulue par le général de Gaulle pour ceux qui s’engagent au quotidien au profit de la France ».
C’est lui qui soulignera les qualités de la sous préfète « caractérisées par votre humanité et votre côté positivement tenace, je n’ai pas dit têtue ! », et qui retracera son parcours.
Née le 3 septembre 1963, elle est l’aînée d’une famille de 7 enfants, « aux moyens limités ». Pour aider sa famille et financer ses études, elle est tour à tour employée de maison, agent hospitalier ou agent qualité dans une fromagerie.
Parallèlement, elle suit l’école normale et un DEUG d’histoire puis, après avoir enseigné notamment dans un institut spécialisé d’enfants en difficulté, choisit de reprendre des études qui la mènent au doctorat en Sciences de l’Education.
Passage de témoins
C’est en 2010 qu’elle entre au service du ministère de l’Intérieur comme sous préfète à Barcelonette. « S’il avait fallu inventer ce poste de sous préfète à la cohésion sociale, ç’aurait été pour vous ». Jacques Witkowski rappelait quelques dossiers sensibles de la fonction à Mayotte : « les constructions scolaires, l’enfance en danger, le monde associatif, la réussite éducative… ».
C’est avec guère moins d’assurance qu’on lui connaît habituellement que Sylvie Espécier livrait son discours de remerciements, « en dédiant cette médaille à tous ceux qui travaillent à la grandeur du service public », et affirmant « avoir toujours agi avec passion et loyauté ».
Elle se livrait un peu, ou plutôt l’histoire de sa famille « qui se mêle à l’Histoire avec un grand « H » », puisqu’elle fut éclatée à Metz entre l’Allemagne, la France et les Etats Unis « pour nos jeunes qui fuyaient la guerre ».
Sylvie Especier avait convié à la cérémonie deux jeunes filleules de l’association « marraines en action », « pour leur montrer que quelque soit l’histoire personnelle, on peut mener sa carrière avec brio ».
Elle concluait sur une citation de Simone de Beauvoir, « on ne nait pas citoyen, on le devient », et un remerciement à son discret mari « qui mérite la moitié de ma médaille ».
A.P-L.
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