La fédération Mayotte Nature environnement écrit à Manuel Valls pour lui faire part de ses remarques «sur les réalités de la vie quotidienne et de ses implications pour les politiques publiques, en termes de problèmes et de besoins d’actions et moyens.»
Le collectif d’associations environnementales pointe d’abord la question de l’automobile. Réseau routier saturé et absence de moyen de transport en commun, la FMNE veut privilégier le développement «des réseaux de transport en commun et de modes doux», «avant d’envisager des projets comme le contournement de Mamoudzou».
Pour elle, les solutions à court et moyen terme peuvent être des restrictions sur l’usage de la voiture individuelle, l’incitation au co-voiturage, et envisager des solutions innovantes comme «le transport en mer de Longoni à Dembéni et entre Mamoudzou et l’aéroport» et même le «transport par câble, qui est moins consommateur d’espace et plus adaptable aux variations de trafic.»
Sur le dossier de la biodiversité, la fédération indique que «toutes les espèces endémiques et emblématiques de Mayotte, végétales ou animales (dugongs, makis, roussettes, etc.) sont menacées», avec la disparition de «150 hectares» de forêt chaque année ou encore les pollutions du lagon et des rivières et l’érosion des sols. «La mise en place d’objectifs chiffrés en termes de préservation de la biodiversité dans les documents de planification est une étape nécessaire, mais il est devenu urgent et impératif d’avoir de réels moyens d’action (financements et moyens humains) pour atteindre ces objectifs», relève la FMNE.
Elle préconise : «l’augmentation des surfaces d’aires protégées (notamment à Saziley et sur les reliquats de forêts primaires), le renforcement des moyens de prévention, la surveillance et la répression des atteintes à l’environnement ainsi qu’une politique active et ambitieuse d’assainissement et de gestion des déchets.»
Le collectif souhaite aussi «une enquête publique sur la pollution durable (métaux lourds et dioxines entre autres) entraînée par les dépôts de batteries et carrosseries de voitures, notamment à la décharge de Chirongui.»
La fédération mahoraise des associations environnementales aborde aussi la question de la «l’insécurité (qui) devient insupportable» et demande «le renforcement des services de l’Etat ainsi que sur la mobilisation de toute la société mahoraise sur ce problème d’insécurité et de délinquance.»
Enfin, la FMNE demande d’acter la candidature du lagon de Mayotte, le 3e plus grand du monde, au patrimoine mondial de l’UNESCO pour «favoriser une forte dynamique éco-touristique, qui constitue un fort espoir de développement pour l’île» et «orienter les priorités d’investissement sur l’assainissement et la préservation du patrimoine naturel mahorais.»
Le collectif espère échanger avec le Premier ministre sur ces questions qui seront, sans nul doute, abordées lors de la visite.
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