L’homme à la tête d’une communauté de croyantes issues de la communauté mahoraise à Saint-Louis (La Réunion) a été mis en examen avec sa compagne pour sujétion mentale. Relâchés sous contrôle judiciaire, le couple a interdiction de revenir en ville et d’entrer en contact avec sa communauté.
Où le «gourou» de Saint-Louis et sa compagne se trouvent-ils désormais ? Ni en prison, ni dans la maison qui abrite leur communauté. Après deux jours de garde à vue, Papa S. et Farida H. ont été relâchés sous contrôle judiciaire, hier mercredi soir. Jusqu’à nouvel ordre, interdiction leur est faite de revenir dans la commune de Saint Louis et de revoir les autres membres de leur groupe.
L’homme, âgé de 31 ans, a été mis en examen pour «abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse de personnes en état de sujétion psychologique ou physique». Même traitement pour sa compagne de 19 ans pour complicité de ce délit.
Leurs victimes se limiteraient à neuf femmes, sur les 17 de la communauté, sur lesquels les gendarmes continuent leurs investigations. Face aux gendarmes puis à la juge d’instruction, le couple a nié toute dérive sectaire dans leur mode de vie.
La communauté mahoraise désemparée
Cela faisait environ un mois que 17 femmes, dont Farida H., avaient élu domicile avec Papa S. dans une maison louée depuis plusieurs années par l’une d’elles. Sous la houlette du trentenaire, la communauté pratiquait le soufisme, cette forme d’islam dont Papa S. était adepte. Ces femmes, pour la plupart majeures et diplômées, issues de la communauté mahoraise, ont été auditionnées par les enquêteurs. Elles se défendent d’être sous l’emprise de Papa S.
Et même après l’interpellation de Papa S., elles refusent tout contact avec leur famille et restent retranchées chez elles, sous protection des gendarmes, au grand dam de leurs proches, qui sont à l’origine de la procédure à l’encontre de celui surnommé «le gourou».
Hier mercredi soir, à l’annonce de la décision des magistrats, un rassemblement spontané a eu lieu devant la maison de la communauté. Une cinquantaine de personnes était présentes, essentiellement des familles.
Tous espéraient la sortie des jeunes femmes le soir-même. En vain. Ce qui a occasionné des tensions, vite calmées par des figures influentes de la communauté mahoraise.
Le JDM
avec le JIR
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