Alors que les expulsions de personnes étrangères se multiplient dans les villages, une association alerte la mairie de Bandraboua sur une nouvelle opération programmée dans le village de Mtsangamboua. Malezi Mema la prévoit pour demain, mercredi 27 avril, mais elle pourrait mal tourner. Selon l’association, «cette opération présente un risque pour l’ordre public» car le propriétaire du terrain où réside une personne visée par cette expulsion «a proféré des menaces claires contre nous, en affirmant que si nous tentons d’expulser son protégé, ‘le sang coulera ce mercredi’».
L’association rappelle le contexte qui prévaut dans le village depuis quelques mois. Après une série de cambriolages en octobre et novembre 2015, les habitants ont mené de nombreuses actions comme le «rappel à l’ordre de tous les parents (…) quant à l’éducation et l’encadrement de leurs enfants qui s’adonnent régulièrement au vu et au su de tous, à des actes illégaux».
La population a également déjà expulsé «une quarantaine de personne en situation irrégulière qui résidaient dans le village et qui étaient notoirement connues pour motifs divers d’actes répréhensibles».
Si le calme était revenu, un vol de chèvres à, de nouveau, mobilisé les habitants qui ont «ravivé un certain nombre de règles de vie commune auxquelles personnes ne doit déroger». Mais selon l’association, «trois personnes d’origine étrangères y ont récemment dérogé», avec un vol d’agrumes dans un champ suivies de «provocations et insultes».
Une nouvelle expulsion programmée
Pour les villageois, pas question pour autant de faire des amalgames. Les personnes étrangères ont été rassemblées dans le village pour les rassurer quant à leur avenir. En revanche, pour les trois personnes mises en cause pour les derniers vols et «provocations», une nouvelle expulsion a été décidée.
«Par conséquent, dimanche dernier, le collectif du village est allé leur signifier à eux trois un délai dont la date butoir est demain mercredi 27 avril pour quitter le village», une mesure de justice populaire que n’a pas accepté le propriétaire du terrain sur lequel vit une de ces trois personnes. Il aurait donc «clairement proféré des menaces contre toute personne qui tenterait d’expulser ce monsieur du village», indique l’association.
Se présentant comme des «citoyens responsables», les membres du collectif ont donc souhaité prévenir la municipalité et les médias quant aux «risques de trouble à l’ordre public». Car si la réaction du propriétaire du terrain pourrait «remettre en cause un consensus villageois», l’action n’a pas été déprogrammée pour autant.
En conséquence, la journée de demain risque d’être particulièrement tendue dans le village.
RR
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