Après notre article annonçant qu’une intersyndicale SNES-CGT appelle les enseignants à exercer leur droit de retrait au lycée de Chirongui pour dénoncer l’état de l’établissement, le SNES réaffirme sa position. Le JDM s’était interrogé sur le choix d’utiliser le droit de retrait face aux périls dénoncés. Le syndicat répond dans un communiqué.
«Nos organisations syndicales ne se déterminent pas en fonction du contexte politique et nous n’attendons pas les échéances électorales pour entrer en action. Nous entendons défendre le service public d’éducation, la santé et les conditions de travail de ses agents et de ses usagers, à tout moment, que ce soit avant, pendant ou après des échéances électorales. Nous ne voyons donc pas en quoi la ‘méthode’ qui consiste à pointer une situation de risques pour toute la communauté éducative est ‘discutable’.
L’inondation du 23 mars dernier a mis en évidence des risques très importants d’électrocution. Nos collègues, après une étude approfondie, ont constaté que bien d’autres risques existaient dans l’établissement et ont estimé qu’à force de ‘faire avec’, ils se mettaient en danger, et ce avec leurs élèves. La situation que connaît le lycée Tani Malandi doit recevoir une réponse appropriée indépendamment de tout contexte politico-politicien. Il ne s’agit bien évidemment pas d’un ‘coup’.
Au contraire, nous ne pouvons que louer le sens des responsabilités de collègues qui agissent après mûre réflexion et jugent qu’il est temps d’alerter l’opinion publique. S’ils se taisaient aujourd’hui en connaissance de cause, ils ne seraient pas à la hauteur des responsabilités qui sont les leurs. S’ils se sont tus par le passé, c’est que le degré de dangerosité n’avait pas atteint celui d’aujourd’hui et qu’ils voulaient continuer coûte que coûte à faire cours à leurs élèves. Cela s’appelle la conscience professionnelle. Mais la patience a des limites.
Enfin, il n’y a pas ‘d’enjeux propres aux syndicats et aux instances de l’éducation nationale’dans cette affaire. Les élections professionnelles auront lieu à la fin de l’année 2018! Notre travail de syndicalistes ne consiste pas à accompagner des décisions et à passer sous silence tous les dysfonctionnements mais à apporter tout notre savoir-faire pour que le service public d’éducation à Mayotte soit aussi performant que dans n’importe quel autre département. C’est chaque jour sur le terrain et au plus près des collègues que nous agissons. C’est sur ce terrain-là que nous voulons être et non sur celui de querelles engagées par certains syndicats tellement éloignés des réalités et tellement proches du pouvoir qu’ils n’ont pas d’autres moyens pour exister !»
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