En écho à la manifestation nationale, les infirmiers scolaires SNICS-FSU de Mayotte nous informent de leur participation au mouvement. Avec des revendications locales, liées à leur sollicitation pour des visites de dépistage, en lien avec le déficit de médecin. Ils ne sont que 44 à Mayotte, dont 17 contractuels, pour 53.047 élèves dans le premier degré, et 43.879 dans le second degré.
“Une prise en charge bien spécifique dans l’académie de Mayotte au vu des diverses problématiques rencontrées : conditions de vie, hygiène, alimentation, sommeil, accès aux soins… Le déficit de structures de santé, de médecins, de spécialistes conduisent ces élèves à faire de l’infirmier en établissement scolaire le premier interlocuteur pour exprimer ses besoins.
Pourtant, une partie des missions normalement dévolues aux infirmières, notamment l’éducation à la santé, l’accueil, l’écoute et les soins dans les établissements scolaires sont délaissée au profit d’obligation de visites pour pallier le manque de médecins.
En effet, face à la pénurie de médecin scolaire, il est demandé aux infirmiers de faire preuve de bonne volonté et d’effectuer des visites de dépistage sensoriel auprès des élèves de 6 ans en opposition à l’article L 541-1 du code de l’éducation qui prévoit une visite médicale obligatoire et non un simple dépistage infirmier. Cette pratique laisse à croire que les enfants ont été vus, alors que ces élèves n’ont pas accès aux examens médicaux légalement prévus.
Concernant les conditions de travail, les lieux d’accueil et d’écoute que sont les infirmeries sont loin d’être fonctionnels : locaux exigües où il manque soit une salle d’attente, ou un lieu de repos, ou une salle de soin spécifique, ou d’équipements sanitaires, compliquant ainsi la prise en charge personnalisé de l’élève.
La santé à l’école est loin d’être satisfaisante à Mayotte actuellement, mais comment envisager le parcours de santé de l’élève si celui-ci est intégré dans le cadre de la santé publique, privant ainsi cet élève de l’accueil personnalisé au sein de son lieu d’étude ?
Ces considérations locales renforcent encore plus la détermination des Infirmier-e-s Conseillers de Santé à participer à l’action nationale du 6 février 2018:
– Pour réaffirmer leur volonté de rester à l’Éducation nationale, au cœur de l’équipe pédagogique et éducative, pour continuer à promouvoir la santé des jeunes dans l’objectif de leur réussite scolaire,
– Pour conserver les avancées acquises par la profession au fil des ans dans le système éducatif,
– Pour améliorer les pratiques de soins infirmiers”
Ils se réunissent en congrès dès 9h à Iloni : SAS AUSTRALES (ancien Maji Park).
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