Ils avaient besoin d’évaluer les avancées réelles : une semaine après la publication du plan d’actions pour Mayotte, le Collectif des citoyens de Mayotte et l’Intersyndicale se sont réunis le lundi 21 mai à Tsingoni pour décider des suites à donner au mouvement après les annonces de la ministre des mesures actées par le gouvernement en réponse aux manifestations de colère des Mahorais entamées depuis le 20 février.
« Une analyse détaillée par nos soins de ce plan de développement voulu et imposé par le gouvernement sera communiquée ultérieurement. D’ores et déjà, on peut noter une prise en compte très perfectible des 101 mesures portées comme base de revendication des parties prenantes du mouvement social :
– l’insécurité toujours présente malgré les mesures d’urgence, ne bénéficie d’aucun nouveau dispositif par rapport aux annonces du 19 avril
– l’absence d’une dynamique de développement dans les mesures annoncées vu qu’aucun engagement ferme sur les projets structurants du territoire (piste longue, grand port maritime, voies de circulation rapide, etc..,) n’y figure
– redorer l’image de l’école de la République en garantissant une école laïque de qualité et non axée sur la quantité. Ce qui poursuit les sacrifices dont a souffert la population mahoraise depuis 1841 ; si l’avenir d’un territoire dépend de sa jeunesse, comment envisager l’avenir de Mayotte quand l’industrie scolaire s’acharne, dans sa logique de quantité (au détriment de la qualité) à sacrifier cette jeunesse mahoraise ?
– Les équipements sportifs qui ne sont ni en quantité suffisantes, ni de qualité, avec un plan de construction plus que timide pour les années à venir.
– l’appel à un changement de méthode tant au niveau de l’organisation des services de l’État que de l’institution judiciaire, n’a pas été entendu. Il s’agit d’un préalable à la bonne mise en œuvre des politiques publiques au profit de la population. Difficile de comprendre que l’Etat se dise ambitionner de faire du neuf, mais tout en gardant ceux qui ont nourrit et participé au système actuel tant au niveau des directions de l’État à Mayotte que dans les ministères.
Une première expertise des mesures énoncées fait état d’un volume d’engagement financier à hauteur de 740 millions d’euros, au lieu des 1,3 milliards d’euros claironnés, sur le quinquennat sans engagement législatif pour au-delà.
Considérant que le compte n’y est pas, le Collectif des citoyens de Mayotte et l’Intersyndicale ont pris note toutefois qu’il s’agit d’une étape et espèrent que le comité de suivi prendra effectivement la mesure de son rôle pour un examen scrupuleux des réalisations.
Aussi, la mobilisation engagée continue au travers des sensibilisations dans les villages et des pétitions durant ce mois de ramadan.
Le Collectif des citoyens de Mayotte et l’Intersyndicale projettent de restructurer l’organisation du mouvement pour une meilleure lisibilité de sa représentation et pour pouvoir assurer plus dynamiquement son action d’alerte à la population.
RAHACHIRI »
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