Habituellement, les barrages sont érigés dans l’indifférence générale, voire la passivité des automobilistes qui disent “comprendre” les revendications, quelles qu’elles soient, et les élus sont aux abonnés absents. A Hamjago, la poussière dégagée par la route en rénovation a incité quelques habitants à la réaction primaire de contestation: bloquer la circulation. En réaction, le maire de la commune de Mtsamboro, fait entendre la sienne de voix, revenant sur les échéances.
Par arrêté du 25 mai dernier, Laïthidine Ben Saïd délivre une autorisation de voirie permettant à la société COLAS d’intervenir au niveau de la route nationale entre Mtsahara et Mtsamboro pour le compte de la DEAL, propriétaire de la voie. Il rapporte les phases de réhabilitation : la préparation de la voie, la consolidation de ses couches primaires et leur réhabilitation, la pose d’un revêtement de type bicouche, un temps de séchage et de stabilisation de la voie de 2 à 3 semaines, un temps de « balayage » des résidus, la pose d’une finition en enrobé.
Face à la poussière dégagée, le maire ne nie pas que la 4ème phase aurait du faire l’objet d’une information à la population, “pour mieux planifier le temps de ‘balayage’, faire davantage respecter la limitation de 30 km/h prévue dans l’arrêté, voire détourner une partie du trafic vers Hamjago Plage”.
Mais il déplore aussi que les tentatives de dialogue avec les “barragistes” de Hamjago se soient soldées par un échec : “Malgré plusieurs tentatives des élus et services de la commune, de la 4ème vice-présidente du Département Zouhouria Mouayad Ben, et du Chef de la Subdivision Territoriale de la DEAL, proposant notamment l’intervention de l’entreprise COLAS afin de mettre en œuvre immédiatement cette phase de balayage qui mettrait fin aux poussières comme cela a été le cas à Mtsahara, il n’a pas été possible d’entamer une négociation constructive, la revendication portant uniquement sur un engagement écrit des services de l’Etat, à finaliser la voie en enrobé, et considérant que Mtsamboro et le nord de Mayotte en ont assez des promesses non tenues et de subir une forme de discrimination territoriale dans le choix des priorités d’intervention.”
Tout en comprenant “l’exaspération de ces riverains face aux nuisances générées par ce chantier”, Laïthidine Ben Saïd déplore “la gêne occasionnée par ce barrage pour les parents, les collégiens, les salariés, et les entreprises”. Il préconise de s’inscrire davantage dans une “démarche de dialogue pour trouver ensemble les solutions, plutôt que de bloquer la circulation qui a pour effet de pénaliser encore davantage les habitants de Mtsamboro”. Il redit sa disponibilité pour trouver une voie de conciliation.
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