Nous avions rapporté la galère de parents dont le fils avaient besoin d’une scolarisation adaptée. Ils avaient finalement dû partir de Mayotte. Depuis plusieurs mois, le recteur Gilles Halbout se bat pour ouvrir deux Unité d’enseignement en élémentaire autisme (UEEA).
Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) représentent entre 0,9 % et 1,2 % des naissances, soit à Mayotte, entre 88 et 117 bébés chaque année. En grandissant, ils sont “victimes de préjugés socioculturels et d’isolement car souvent considérés comme « paria »”, indique l’ARS Mayotte, “être autiste n’est pas seulement un handicap ou un trouble, c’est aussi une condamnation sociale de ces enfants. Ces préjugés sont souvent un obstacle au diagnostic.”
Les UEEA ont été créées pour accueillir des enfants de 6 à 11 ans, avec des troubles du spectre de l’autisme. Ils sont pris en charge dans des structures médico-sociales adaptées, avec un temps scolaire au sein d’une école élémentaire au milieu d’autres élèves, ce qui leur permettra notamment d’améliorer l’apprentissage du langage et d’augmenter leurs compétences sociales, l’autonomie, le «vivre ensemble» et la communication. “C’est aussi pour eux la possibilité de poursuivre une scolarité du premier degré selon les interventions pédagogiques et éducatives adaptées à leurs besoins.”
En France, de nombreuses classes primaires accueillent chaque année des enfants autistes au sein d’unités spécialisées. La stratégie nationale en prévoit 45 d’ici 2022-2023. Cela suscite souvent des questions et réactions de la part des autres enfants, voire de leurs parents : c’est l’inclusion des enfants autistes au sein de l’école qui permet de changer les regards sur le handicap, de sensibiliser et d’informer.
Ces élèves sont présents à l’école sur le même temps que les autres élèves de l’école primaire et peuvent bénéficier d’interventions supplémentaires, pédagogiques et éducatives adaptées. Les parents sont régulièrement associés au projet de leur enfant, dans le respect de leurs attentes.
Deux unités d’enseignement en élémentaire autisme existent désormais à Mayotte. Chacune accueille 7 enfants maximum. Leur déploiement est réalisé de façon progressive : la première classe, créée par la Fédération APAJH, sera inaugurée ce mercredi à Bandrélé et la seconde, portée par l’association Mlézi Maoré ouvrira prochainement à Mroalé sur la commune de Tsingoni.
Les professionnels de la structure médicosociale qui interviennent sur ces unités apportent des aides à la rééducation (orthophonistes, psychomotricien, ergothérapeute, psychologue..) en fonction des besoins définis pour l’enfant. Les modalités d’articulation entre l’école et la structure médicosociale sont prévues dans le cadre d’une convention de coopération.
Comments are closed.