Les enseignants ont demandé et ont obtenu l’autorisation de se mettre en droit de retrait au collège Frédéric d’Achery de Koungou ce mardi matin. “Un collègue s’est fait bastonner pas une ancienne élève qui était armée d’un bâton, et le CPE qui est intervenu a également reçu des coups. Et l’ancienne élève a juste été raccompagnée à la sortie, sans plus”, nous rapporte une enseignante, Mme Marchand. L’interrogation porte sur le système de filtration à l’entrée qui a manifestement été défaillant. “Il n’y a pas assez de surveillant pour l’ensemble des 1.900 jeunes”, rajoute-t-elle. Ils annoncent le prolongement du mouvement pour demain.
Un écho de ce qui s’est passé en plus grave au lycée de Kahani ce lundi. “Vers 8 heures, un de nos élèves, s’est fait poignarder dans les toilettes par quatre autres élèves. Un coup de couteau dans le dos. Blessé au niveau de l’omoplate, il a été évacué par les pompiers. Heureusement ses jours ne sont pas en danger et nous exprimons tout notre soutien atterré à la victime et à sa famille”, indique le collectif des personnels du lycée. Les quatre auteurs des faits ont été appréhendés au sein du lycée par la gendarmerie, ils y étaient tous scolarisés.” Rappelons que depuis les agressions à répétition notamment dans les toilettes, cet établissement fonctionne en jauge réduite pour ne pas priver l’ensemble des élèves de jours entiers de scolarité.
C’est toujours le sujet. Trouver le bon arbitrage entre le risque encouru à l’intérieur de l’établissement et la perte d’enseignement pour des élèves qui accentue encore un peu plus le décrochage. Les actes qui se produisaient il y a encore quelques années à proximité des collèges et lycée, s’invitent désormais à l’intérieur. Il faut les y repousser et de nouveau sanctuariser les établissements. Tout le personnel doit être mobilisé pour cela.
Ces faits ne sont pas isolés en France. En octobre à Besançon, un élève en a poignardé un autre dans les couloirs du lycée rapporte France bleu, ou à Toulouse, un lycéen de 17 ans était victime de plusieurs coups de couteau, le blessant au crane et à la hanche, selon la Dépêche.
A Mayotte où l’insécurité perturbe la vie de l’ensemble des habitants, certains établissements sont plus touchés que d’autres. En attendant de les désengorger par de nouvelles constructions, et faute de pouvoir mettre un gendarme derrière chaque lycéen ou collégien, la solution passera aussi par les initiatives des parents ou du village, comme nous l’avions rapporté.
A.P-L.
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