Aux alentours de 16h30 ce vendredi, pas moins de six points de contrôle ont été mis en place par la gendarmerie. Déployé sur des carrefours majeurs constituant l’infrastructure routière autour du département (Majicavo, Dembéni, Sada, Mzouazia, Chirongui et Pamandzi), le dispositif vise plusieurs objectifs.
78 militaires étaient ainsi engagés pendant près de deux heures, s’agissant aussi bien de gendarmes départementaux que de gendarmes mobiles. « L’objectif, c’est de pouvoir à la fois apporter une vraie visibilité dans notre dispositif de contrôle, et de pouvoir à travers ça être en mesure de déceler les infractions par rapport au code de la route, parce que la thématique est vraiment portée sur les documents afférents à la conduite d’un véhicule , que ce soit pour le véhicule ou pour l’usager » explique le colonel Olivier Capelle. Mais cela vise également à également « pouvoir travailler grâce à des réquisitions qui nous sont délivrées par monsieur le procureur de la République, sur le contrôle des occupants du véhicule et le contrôle du véhicule à proprement parler, c’est-à-dire du coffre et de ce qu’on peut trouver à l’intérieur du véhicule. Il s’agit donc avoir un point d’entrée avec potentiellement une judiciarisation des objets que l’on peut trouver, et on s’aperçoit parfois qu’on a des choses qui peuvent être surprenantes. Vous trouvez dans les coffres différents objets contondants, différents objets tranchants, ou différents objets de contrebande qui peuvent être particulièrement utiles à saisir ».
Un dispositif d’ampleur, déjà déployé en décembre dernier. Alors, pas moins de 450 véhicules avaient été contrôlés. « 450 véhicules, cela veut dire peut-être 800 à 900 personnes contrôlées aussi, commente le commandant Laurent Seurin. Et en tout et pour tout, 70 infractions avaient pu être relevées. Quant à la fréquence de déploiement de ces contrôles routiers, le colonel Capelle précise qu’ « on ne le monte pas tous les jours parce que ça demande quand même une grosse mobilisation, mais on va le réitérer. Tout dépend également de la situation opérationnelle dans laquelle on se trouve. Quand on a affaire à plusieurs troubles à l’ordre public sur différents points, on a plus de difficultés à mettre en place ce genre de dispositif».
Parmi les infractions les plus récurrentes, l’on relève « beaucoup de défauts d’assurance, quelquefois des contrôles techniques mais on connait aussi la problématique des passages de contrôle technique sur l’ile. Défaut de permis ça peut arriver, c’est quand même plus rare. Et puis parfois on tombe aussi sur des gens qui n’ont pas légitimité à être présents sur le territoire mahorais » explique le colonel.
Dans ce cas de figure, les gendarmes « basculent potentiellement sur une procédure administrative ». Vérification d’éléments d’identité, du titre de séjour auprès de la préfecture avant de savoir s’il est valable ou non, si la personne a déposé une demande de séjour à la préfecture ou non… « Et si ce n’est pas le cas, à ce moment-là la personne repart avec nous et on lui fait visiter le CRA de Pamandzi ».
Lors de ces contrôles, les militaires œuvrent parfois sur des thématiques définies : « on peut travailler aussi sur des thématiques deux roues qui posent de vrais soucis aussi, on peut travailler aussi sur une activité commerciale dédiée, sur les taxis, et vraiment cibler quelques infractions ou irrégularité au titre de leur activité professionnelle… » explique le colonel.
Quant à la sécurité routière en elle-même, « on est sur une situation qui n’est pas dramatique. Ce n’est pas notre activité principale, mais il faut malgré tout être vigilant. On a déjà eu un accident mortel en début d’année, (…) on est quand même malgré tout aussi sur cette présence sur la route qui peut être extrêmement dangereuse pour les usagers ».
Rassurer la population, au-delà du répressif ?
« On n’est pas que dans un volet répressif non plus, résume le commandant Seurin. On est aussi là pour, dans ce contrôle de flux, sur des points bien identifiés et sur les nœuds routiers, rassurer ceux qui ont le droit de partir en vacances et qui veulent voir du gendarme pour être rassuré en se disant tiens, le gendarme répond présent, il est là pour nous protéger et on est bien content de le voir. C’est d’ailleurs la grande partie de la population mahoraise qui tient ce discours-là. On se doit, en fin de semaine, en cette période de départ en vacances (…) de rassurer. Il y a un côté pédagogique, et aussi, le gendarme c’est un acteur de sa société, il a besoin de se sentir utile » reprend Laurent Seurin. Et ce avant de conclure avec une pointe de lyrisme :
« On est sur des périodes qui sont plus ou moins troubles, l’horizon est un peu comme le ciel, bien souvent il est un peu gris… On est là aussi pour faire baisser les tensions, et permettre aux gens un peu plus de cohésion, un peu plus de lien. Le gendarme est humain, (…) il est là d’abord pour rassurer. A Mayotte, peut-être plus qu’ailleurs, les gens ont besoin d’être rassurés ».
Mathieu Janvier
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