L’élue de Dzaoudzi-Labattoir constate en préambule que les 73 mesures retenues à l’issue des Assises de la sécurité n’ont pas toutes été mises en place et demande que soit créé « un comité de suivi trimestriel pour la création d’un schéma directif de la lutte contre l’insécurité » et que soit désigné « par collectivité un élu en charge de la sécurité et de l’exécution en lien avec l’État ».
« Parce que les Mahorais sont lassés, en colère, exaspérés et voire pour certains désespérés de cette situation et ne voient pas comment une île de 374 km2 ne puisse pas passer plus de 3 mois sans revivre la même situation d’effroi et de barbaries perpétuelles ! Car Oui, Les Mahorais veulent sortir de chez eux en toute assurance, Oui, les enfants veulent apprendre en toute quiétude, Oui, les entreprises veulent prospérer en toute sérénité et plus que jamais Mayotte veut vivre en toute sécurité. »
Que la sécurité ne soit pas la compétence première d’un Département qui n’exerce déjà pas toutes les siennes, et qui exerce partiellement celles d’une Région ne doit pas arrêter les élus selon elle, « Assurer la sécurité des personnes est certes une mission fondamentale de l’État, mais c’est également un domaine qui appelle une nécessaire contribution de l’ensemble des collectivités territoriales dans les segments qui les concernent ».
Sa proposition principale tient dans la création d’un fond dédié à l’implantation ou au renforcement des forces de sécurités locales qui permettrait d’aider les collectivités à « la création ou au renforcement de policiers municipaux », dont des brigades de sûreté nocturne, brigades canine, brigades nautique, brigades fourrières, « pour récupérer les chiens errants par exemple », brigades des transports en commun, « par exemple pour la barge ». Des moyens financés par le Fonds interministériels de prévention de la délinquance (FIPD) ou des fonds européens, « qui leur permettra de prendre en charge une partie du coût d’acquisition de gilets pare-balles, caméras embarquées et d’autres équipements ».
Mieux partager les informations à l’échelle du territoire
Dans l’hexagone, des conseils départementaux accompagnent les forces de sécurité. C’est le cas de l’Oise, qui fournit une aide à l’équipement des policiers municipaux, ou l’Essone qui abonde un dispositif « Bouclier de sécurité ».
Elle demande également un meilleur partage d’information entre les policiers municipaux et les autres acteurs de sécurité, « actuellement cela se fait uniquement avec la Gendarmerie nationale ». Ce que l’élue de Dzaoudzi veut éviter, c’est que des bandes alternent d’une commune à l’autre sans être repérées, « nous l’avons tous constatés avec les derniers affrontements au lycée de Pamandzi où certains délinquants ont pris la barge pour commettre leurs délits. Comment des délinquants peuvent prendre la barge armés ou non pour aller commettre des délits ? » Une police navale « à l’instar de la police ferroviaire » est réclamée.
Si la demande de renfort du préfet de 15 policiers et 72 gendarmes est saluée, ainsi que l’augmentation des effectifs de plus de 400 militaires en rotation depuis ces 5 dernières années, « ce n’est pas suffisant ! Mayotte manque fortement de fonctionnaire de Police Nationale pour assurer la fonction régalienne de sécurité publique dans les zones urbaines. » Sont redemandées l’implantation des zones police en Petite Terre et à Koungou.
L’implication politique d’une conseillère départementale, qui avait notamment été pressentie pour le présider, sur ce sujet sécuritaire est plus que réjouissante, mais on peut comprendre la frilosité de ses pairs qui ne veulent pas voir leur budget amputé d’une nouvelle compétence qui n’est pas la leur. C’est pourquoi la proposition de Maymounati Moussa Ahamadi de mettre en place un schéma directeur de la lutte contre l’insécurité pourrait permettre d’engranger les subsides utiles aux tâches qu’elle propose.
A.P-L.
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