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vendredi 22 novembre 2024
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Comores : après le référendum, la répression

Une quinzaine de personne, dont des opposants politiques sont en détentions depuis le référendum constitutionnel. Si les uns dénoncent une "chasse aux sorcières", le gouvernement promet de poursuivre "la traque" de personnes liés selon la présidence à l'agression d'un gendarme pendant le scrutin.

Seize personnes ont été arrêtées et placées en détention provisoire aux Comores dans l’enquête sur l’agression d’un gendarme durant le scrutin constitutionnel. Le militaire grièvement blessé est toujours hospitalisé à l’Île Maurice, informe aujourd’hui le Quotidien de la Réunion.
Parmi les personnes interpellées figurent une dizaines de membres de l’opposition politique, notamment le secrétaire général, le trésorier et le porte-parole du parti JUWA, accusé par le gouvernement d’avoir commandité l’attaque du bureau de vote.
Faisant fi de toute présomption d’innocence, le procureur de la République avait dénoncé “un projet d’assassinat organisé par des partis politiques pour stopper le référendum”. Plus direct encore, le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoud avait quant à lui ciblé le parti d’opposition : “je regrette cet acte ignoble commis par des partisans du parti JUWA (…) nous combattrons le chiisme, j’assume ce que je dis”.
Selon la CRC, parti au pouvoir, “des charges pèsent” contre les personnes interpellées. Ce coup de pression sur l’opposition a motivé le passage en clandestinité de plusieurs opposants, dont deux  députés “dissidents de la CRC” selon le Quotidien.

La constitution garantit un certain nombre de libertés d’ores et déjà mises à mal

Outre l’enquête judiciaire qui s’impose concernant le gendarme blessé, cette vague d’arrestations et les déclarations qui l’accompagnent posent question quant à l’application de la nouvelle constitution. Sitôt votée, celle-ci semble déjà bafouée.

En effet, le texte* présente bien “l’islam sunnite” comme religion d’état, mais garantit aussi, quelques articles plus bas, la liberté de culte et l’égalité des droits de tous les citoyens. “Combattre le chiisme” comme le promet le ministre de l’Intérieur, est contraire à l’article 21 qui garantit “la liberté de pensée”.
L’article 36 ajoute en outre que “l’opposition politique est reconnue” et “exerce librement ses activités”.
L’ex président Sambi est néanmoins toujours assigné à résidence depuis mai.
Enfin l ‘article 28 promet que “la liberté d’information, de communication et de presse sont garanties”, ce qui contraste avec les poursuites engagées contre la journaliste Faïza Soulé, accusé à cause d’un article paru dans Le Monde.
Selon le journal HabarizaComores, l’Union Européenne s’est dite préoccupée des événements récents dans l’archipel et appelle à “un environnement calme et respectueux des droits de l’Homme, notamment la liberté de la presse” et assure l’Union Africaine de son soutien.

Y.D.

*Texte complet de la nouvelle constitution comorienne

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