Dans un communiqué, le Conseil économique, social et Environnemental de Mayotte (CESEM) met sur la table les éléments de contexte : un déconfinement non choisi mais « déjà bien entamé », la limitation des vols et donc des déplacements au départ de la Métropole vers les territoires ultramarins, « résilience » de l’ARS et du CHM depuis le début de la crise.
Et souligne des dysfonctionnements : l’insuffisance de coordination entre les différents acteurs étatiques au niveau local, le sous-dimensionnement des moyens mis en œuvre par la préfecture pour faire respecter le confinement, l’interdiction des marchés informels et le couvre-feu, malgré le renfort de 66 militaires de l’opération « Résilience », l’absence de prise en charge matérielle et financière par le maire ou le préfet de département des obsèques, l’installation de points d’eau « qui favorisent les attroupements mais aussi la stagnation des rejets d’eau et la prolifération du virus de la dengue », la contamination massive des personnels soignants dès les premières heures de l’épidémie, le nombre insuffisant de professionnels soignants spécialisés dans la gestion de crise sanitaire épidémique.
En ce qui concerne la réouverture des écoles, il plaide « pour une réouverture par étape, au cas par cas et de manière raisonnée, puisque les conditions d’une reprise sécurisée des cours sont loin d’être réunies ». Et la conditionne à 4 préalables : « la baisse sensible de l’épidémie sur le territoire » ce qui passe par « la généralisation des tests », l’autorisation du conseil municipal, « le dépistage des personnels de l’Éducation comme des élèves », « l’équipement des écoles en gels ou solutions hydro-alcooliques ou encore de points d’eau à l’entrée des établissements ».
Dans sa conclusion le CESEM recommande cette ouverture « plutôt en août », en attendant « il conviendrait de mettre à profit ce laps de temps pour mettre aux normes les établissements scolaires ».
En attendant une éventuelle ouverture, il s’agit de prévenir le décrochage scolaire en dotant enseignants et élèves de matériels informatiques pour le téléenseignement, avancent les élus du CESEM.
Et pour les écoles qui ouvriront, sous la contrainte de 15 élèves par classe, et pour pallier »l’insuffisance des équipements scolaires », le président du CESEM rappelle que les maires peuvent réquisitionner de locaux dans le territoire communal afin d’y installer des salles de classe. Sur le moyen terme le CESEM préconise une étude pour évaluer l’impact de la crise sur le décrochage scolaire
Sur le plan des liaisons aériennes, le CESEM préconise d’envisager la reprise des vols commerciaux sur Mayotte à compter du 15 juin, en exigeant la présentation d’un « passeport sanitaire » à tout arrivant sur le territoire de Mayotte et « en allégeant la mesure de quatorzaine ».
Lire le Communique Cesem sur le Deconfinement
A.P-L.