Pour la 3e année consécutive, 1500 élèves et collégiens de Doujani ont arpenté leur village, munis de gants et de sac poubelles. L’opération « Doujani propre » s’installe peu à peu dans les habitudes… ce qui en dit long sur la non-évolution des mentalités en matière de respect de l’environnement.
« On a sorti des batteries de voitures et même des éléments de carcasses de la rivière », se lamente un professeur qui encadre une classe. Ses élèves, comme tous ceux qui ont investi le quartier, remplissent les bennes de sacs d’ordures jusqu’à n’en plus pouvoir… peut-être aussi, des canettes qu’ils ont eux-mêmes jetées le matin même !
« On est parti du constat que l’île est sale et que nos élèves n’en ont pas grand-chose à faire, explique Cyprien Piroud, principal adjoint du collège. Alors cette opération vise évidemment à nettoyer un peu le village mais aussi à sensibiliser les élèves à l’éco-environnement. » Si les classes de CM2 ont été associées à la journée, le gros de la troupe est constitué des collégiens. L’établissement a mobilisé les 6e et 5e dont le programme de SVT (Sciences et Vie de la Terre) permet d’aborder des questions environnementales comme le cycle de l’eau. Ils pourraient donc aborder la 2e opération « Doujani propre » de l’année, prévue aux vacances d’avril, avec une conscience plus solide sur la question.
Les parents d’élèves commencent à se mobiliser
Notre département reste sale, mais malgré tout, des signes montrent qu’il ne faut peut-être pas être totalement pessimiste. D’abord, environ 150 collégiens de 4e et 3e se sont portés volontaires pour porter main forte aux plus jeunes. Ensuite, la mairie fournit beaucoup plus facilement le matériel de nettoyage et un sponsor privé s’est associé à l’opération, en donnant des centaines de T-shirts verts avec le logo de l’opération.
Enfin cette année, l’association de parents d’élèves a été impliquée dès la mise en place de la journée. « Une cinquantaine d’adultes ont rejoint les professeurs pour encadrer les gamins. L’an dernier, ils n’étaient que trois », rappelle le proviseur Jean Alémany.
« On veut essayer de préparer nos enfants à être de bons citoyens, explique Attoumane Chamouine, le président de l’association des parents d’élèves. Les jeunes doivent apprendre les bons comportements mais ils peuvent aussi faire passer le message à leurs parents que ce n’est pas bien de jeter des choses partout. »
L’impact sur les mentalités d’une telle opération n’est évidemment pas mesurable. « Nous sommes une goutte d’eau dans le lagon, plaisante Cyprien Piroud. Et même si dans deux jours, le village est sale de nouveau, il y aura eu de l’engouement, des sourires, ce moment où tout le monde s’est rassemblé dans une même action. »
RR
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