Nouvelle crise politique à Madagascar. Les députés malgaches ont voté à une très large majorité mardi soir la destitution du président Hery Rajaonarimampianina, par 121 voix pour et 4 contre sur les 151 députés que compte l’Assemblée nationale. Ils l’accusent notamment d’avoir violé la Constitution. La Haute Cour constitutionnelle doit désormais se prononcer sur la déchéance du président.
L’élection démocratique du président Hery en décembre 2013 semblait indiquer que Madagascar allait enfin sortir de la très grave crise, politique et en conséquence économique, sociale et sanitaire, dans laquelle ses élites l’avaient plongée avec le renversement du président Marc Ravalomanana par le maire d’Antanarivo Andry Rajoelina, en 2009.
Lors de ces premières élections depuis 2006, le président avait été élu avec le soutien d’Andry Rajoelina avant que celui-ci ne prenne rapidement ses distances. Le président se retrouvait alors sans base politique.
Dans le pays, l’action du président semble avoir déçu. Si le président Hery a su réinstaller Madagascar dans le jeu international et régional, notamment en tissant de nouveaux liens avec les bailleurs de fonds étrangers qui avaient tourné le dos au pays, ses détracteurs et la société civile lui reprochent «son inertie, ses tâtonnements et son inefficacité», selon la presse locale.
Certains députés ont détaillé les cas de violation de la Constitution par le président sur lesquels s’appuie le vote. Ils évoquent le non-respect de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, le non-respect du délai de promulgation des lois, l’ingérence dans les affaires de l’Assemblée nationale ou encore les menaces de dissolution de l’Assemblée nationale…
Décidément, les petits jeux politiques de la Grande Île semblent primer sur les intérêts d’un des pays parmi les plus pauvres du monde.
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