Des habitants ont mené différents actions contre un homme d’origine sénégalaise, enfermé dans une maison avec 17 femmes, des Réunionnaises mais aussi des étudiantes mahoraises, à Saint-Louis (La Réunion) dans le quartier de l’église. Après des manifestations, dans un accès de colère et une ambiance survoltée, une vingtaine de manifestants et de casseurs a pris d’assaut la maison où sont hébergés le dénommé “Sané” et ses protégées. L’homme considéré comme un «gourou» est suspecté d’emprise psychologique sur ces femmes. Il leur enseigne une «spiritualité musulmane», proche du soufisme, et les femmes n’ont jamais fait état de contraintes physiques et psychologiques.
C’est d’ailleurs à elles qu’il doit d’avoir échappé à un lynchage annoncé.
La scène s’est déroulée vendredi soir et elle ponctuait cinq jours de manifestations et de tensions dans le quartier. Tout avait commencé dans la nuit du 3 au 4 octobre derniers avec des attroupements provoqués après qu’un père de famille ait voulu récupérer sa fille mineure qui se trouvait dans la fameuse maison.
Comme ce père, au fil de la semaine, les manifestants ont décidé de se faire justice, lassés de voir leur sœur, mère, tante, et cousine enfermées dans une case sous la présumée emprise de cet homme.
Ce coup de force et l’interpellation du «gourou» n’a pourtant pas suffi à calmer les proches des jeunes femmes. Inquiets et furieux, les manifestants maintiennent le siège du domicile alors que de nombreuses femmes souhaitent rester malgré tout dans la maison.
“C’est une secte”
Un prédicateur Mahorais, Malcom Hamada, très écouté dans ce quartier du centre-ville où vit le “gourou”, se confiait à nos confrères du JIR, alors qu’une de ses sœurs est dans la maison. Pour lui, il s’agit bel et bien d’une secte. «Cet homme appelle les gens à tout délaisser : leur travail, leurs jeunes enfants… Les femmes dont les maris ne voulaient pas rejoindre le groupe ont demandé le divorce. Or, dans l’Islam, les femmes ne demandent jamais le divorce. Quand on les écoute parler, on comprend qu’ils ne croient plus au Coran. Ils sont endoctrinés», explique-t-il.
De son côté, la préfecture de La Réunion a publié un communiqué dans lequel elle déclare «assurer la sécurité de tous». Une façon de répondre aux nombreuses critiques d’inaction portées à son encontre. Elle affirme avoir proposé des solutions d’hébergement.
Samedi, une médiation a été organisée par l’État, avec la participation des services de la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de La Réunion et d’agents du conseil départemental de Mayotte. Alors que les occupantes de l’habitation avaient dans un premier temps accepté cette démarche, elles l’ont finalement refusée.
Sur place, la situation est encore fragile sur place.
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