Le 10 mai dernier, le JDM vous annonçait le début du procès, par la cour d’assises de Paris, de deux anciens notables rwandais accusés de génocide et de crimes contre l’humanité pour des faits commis en avril 1994 dans un petit village de l’Est du Rwanda. Octavien Ngenzi a été arrêté à Mayotte en 2010 et Tito Barahirwa, à Toulouse en 2013.
Neuf semaines après le début de l’audience, le procureur général Philippe Courroye a demandé la réclusion criminelle à perpétuité contre les deux hommes, à l’issue d’un réquisitoire de plusieurs heures.
Durant les neuf longues semaines de cette procès, de nombreux témoins sont venus raconter l’horreur comme lors du 13 avril 1994 où près de 2.000 personnes sont tuées lors du mitraillage et du bombardement de l’église où ils avaient trouvé refuge avant que des miliciens n’achèvent le travail à la machette.
Pour Philippe Courroye, la responsabilité des deux hommes était évidente au terme de ce procès fleuve. «En France, certaines personnes sont condamnées à perpétuité pour un seul crime. Est-ce que le crime de 3.000 vies est moins grave?», a-t-il demandé à la cour, comme le relate le journal Le Monde qui propose un compte rendu du procès.
«Philippe Courroye a surtout tenté de convaincre la cour que les deux accusés étaient des rouages essentiels de cette mécanique génocidaire mise en action par ‘un plan concerté’. Pour lui, il ne fait aucun doute qu’Octavien Ngenzi, alors maire de la commune, était localement un ‘dirigeant’ qui ‘supervisait les massacres’, alors que le second, prédécesseur d’Octavien Ngenzi à la tête de la municipalité, était qualifié d’’officiant de la machette’. De par leurs fonctions passées ou au moment des tueries, ‘ils étaient des personnalités locales respectées et, à l’échelle nationale, les exécutants zélés d’une cause [génocidaire] qu’ils ont choisi de servir’», écrit Christophe Châtelot.
Les avocats des deux hommes doivent plaider ce mardi. Le verdict est attendu dans la foulée.
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