La Grande Île est décidément la terre de tous les trafics, y compris les plus sordides. Sept personnes dont une femme ont été prises en flagrant délit de… vols d’ossements humains, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Tananarive. Ils étaient en train de profaner des sépultures, dans la nuit du 15 au 16 juillet derniers.
Les profanateurs ont été surpris par la gendarmerie malgache avec leur matériel et deux sacs remplis d’ossements humains, résultant probablement de la violation d’un caveau.
Ce trafic a débuté il y a plusieurs années et provoque régulièrement des réactions violentes au sein de la population qui ne conçoit pas que l’on touche au caractère sacré des tombeaux. A Madagascar, où les sépultures sont construites en dur, le culte traditionnel des ancêtres est encore très répandu.
Depuis ce weekend, les habitants de la ville d’Ambohimangakely attendent donc fermement les suites judiciaires de tels actes, évidemment punis par la loi malgache. Ils veulent aussi voir le résultat de la suite de l’enquête. La population reproche en effet le manque d’entrain des autorités pour remonter les filières et interpeller les commanditaires.
Ces enquêtes, jugées trop opaques, sont propices à susciter des rumeurs et provoquer des actes de justice populaire, avec des actes de lynchages commis dans certaines régions contre des commanditaires présumés.
La commune rurale où les interpellations ont eu lieu, figure parmi les zones particulièrement touchée par ce genre de vols. D’innombrables plaintes y ont été déposées auprès des autorités locales, indique le journal local «Les Nouvelles».
En revanche, le mystère reste entier sur l’utilisation finale de ces ossements. Fabrication de médicaments, sorcellerie ou vente à des collectionneurs… Aucune réponse n’a encore été apportée. On ne connaît pas non plus la dimension de ce trafic, national ou international.
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