L’étude « qualitative » du bilan social des collectivités de Mayotte, c’est la partie explosive du dossier. Pour la première fois, le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) a réalisé des séries d’entretiens avec des élus et des responsables des ressources humaines des collectivités locales pour évaluer, au-delà des chiffres, les dysfonctionnements rencontrés… et ils ne manquent pas. Même si ces problèmes sont connus de tous, cette fois, ils sont écrits noir sur blanc. 642-444 dumps
Première critique : une culture de l’embauche qui confond politique sociale et politique de recrutement (voir vidéo). Les élus ont tendance à proposer des postes à des administrés en difficulté plutôt que de les faire bénéficier d’accompagnements sociaux. Les conséquences sont lourdes et durables. La masse salariale de leur collectivité s’en trouve alourdie sans pour autant proposer de nouveaux services à la population, d’autant que ces agents n’ont pas toujours de compétences à faire valoir.
L’étude pointe également le déficit managérial chronique : sous-encadrement, méconnaissance du rôle et de la posture de manager, confusion des rôles entre les élus et les cadres. Plus généralement, l’organisation du travail semble ne pas être assez structurée. Dans les collectivités locales, trop souvent, « on ne sait pas qui fait quoi ».
« Les gens ne cherchent pas un travail, mais un salaire »
Au fil de l’étude, on découvre que « les investissements sont pensés sans réflexion ou définition de politique publique », l’exemple le plus frappant étant les constructions de MJC (Maison des jeunes et de la culture) sans que l’animation ou l’entretien soient prévus. 640-461 dumps
Souvent, peut-on lire également, la « culture du service public » est peu développée, les personnels n’établissant pas de lien entre les postes occupés et leur mission à destination de la population. L’étude résume cette situation d’une phrase lapidaire : « les gens ne cherchent pas du travail, mais un salaire ». Et le document d’égrainer les exemples comme la qualité de l’accueil du public jugée « défaillante » ou encore une liste d’emplois qui « ne servent à rien » car ne correspondant pas à un besoin (Gardiens, chauffeurs…).
Face à ce constat sans fard, comment changer les choses ? L’étude explique qu’il faut tenter de remobiliser des « agents oisifs » et les réorienter vers des activités utiles, tout en reconnaissant que certains « ne semblent pas ‘reconvertibles’ et grèvent la masse salariale empêchant le recrutement d’agents sur des métiers indispensables ».
Ce n’est pas l’ensemble des agents des collectivités locales mahoraises qui sont ainsi visés mais l’étude ne dit pas non plus combien des 7900 employés sont ainsi montrés du doigt.
Pour la fonction publique territoriale, les changements attendus sont donc très importants pour pouvoir développer un service public de qualité que la population ne manquera pas de réclamer dans les années à venir.
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