Une fonction publique territoriale mahoraise majoritairement masculine, sous-formée et pas forcément déployée aux bons endroits.
C’est ce qui ressort de la nouvelle étude menée par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Cet outil permet aux collectivités de Mayotte, Conseil général et communes en tête, de disposer des informations nécessaires pour gérer leurs ressources humaines. Cette année, par exemple, un des enseignements de l’étude est l’importance de réfléchir à la mise en place de plans de départs à la retraite : plus de 900 agents sur un total de 7900 vont, en effet, pouvoir prétendre à la retraite dans les trois ans à venir.
L’étude permet aussi une comparaison avec la métropole. Ainsi à Mayotte, 30% des agents de la fonction publique territoriale sont, des emplois aidés, contre seulement 3% dans l’hexagone. Les agents sont majoritairement masculins (c’est l’inverse en métropole) et, fait surprenant, notre département apparait sous-doté : il faudrait 2000 fonctionnaires territoriaux supplémentaires pour avoir un « taux d’administration » comparable à celui de l’hexagone. Un argument facile à utiliser pour justifier les embauches : 380 postes ont été créés en 2010, près de 1600 depuis 2007 !
600 gardiens pour seulement 36 animateurs
Le problème est que ces emplois ne sont pas forcément positionnés aux bons endroits. C’est encore l’administration qui aspire l’essentiel des créations (+153 postes entre 2010 et 2011). Du coup, il reste très facile d’identifier des filières où les carences d’agents sont flagrantes : culture, animation et sport sont les parents pauvres du secteur public malgré la jeunesse de la population mahoraise.
L’étude par métier souligne de façon encore plus flagrante ce problème d’inadéquation entre les besoins de la population et les emplois publics : on recense par moins de 601 gardiens, 177 chargés d’accueil ou 135 chauffeurs contre à peine 36 animateurs de loisirs ou 32 travailleurs sociaux.
L’autre problème constant des fonctionnaires territoriaux à Mayotte est leur faible qualification. 83% d’entre eux sont des « catégories C » alors que le territoire manque cruellement de cadres moyens. Seuls 9% des fonctionnaires appartiennent à la catégorie B contre 15% en métropole. C’est là que le CNFPT a un rôle à jouer : c’est lui qui est chargé de la formation et des concours des personnels des collectivités locales. Le chantier paraît immense, d’autant que l’analyse qualitative, associée à l’étude chiffrée, est encore plus sévère.
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