Les conseillers généraux se sont majoritairement opposés au projet de nouvelle carte cantonale, présenté ce mardi 15 octobre en séance plénière par le préfet.
C’était la première incursion du préfet au sein de l’assemblée du conseil général. Le représentant de l’État a présenté le projet de réforme de la carte électorale des cantons porté par le gouvernement. Un chamboulement cantonal auquel les élus locaux, réunis ce mardi 15 octobre en séance plénière, se sont majoritairement opposés. Les conseillers généraux ont été invités à donner un avis consultatif comme le prévoient les textes, sur cette réforme, mais également des propositions de modifications.
La nouvelle carte prévoit de refondre les 19 cantons actuels en 13, avec deux conseillers élus pour chacun, obligatoirement un homme et une femme. L’assemblée départementale compterait donc, dès les prochaines élections en 2015, 26 conseillers départementaux au lieu des 19 conseillers généraux actuels.
La majorité du conseil général en veut plus. “Notre position est très simple nous aurons les compétences d’un département et d’une région, donc nous demandons le même nombre de cantons et d’élus qu’en Guyane et Martinique, c’est-à-dire 25 cantons et 50 élus (sic)”, soutient le président du conseil général, Daniel Zaïdani.
Treize élus ont voté contre le projet de révision de la carte cantonale, quatre se sont abstenus parmi les élus de l’opposition. Seuls les deux élus Nema (Nouvel élan pour Mayotte), Sarah Mouhoussoune et Saïd Omar Oili ont soutenu la nouvelle carte électorale.
Mayotte, la Guyane et la Guadeloupe seront les seuls, en 2015, à bénéficier d’une assemblée unique assurant les compétences régionale et départementale. Alors que la Martinique compte près de deux fois plus d’habitants que la Guyane, les deux départements américains disposeront tout deux de 51 conseillers départementaux. Une incohérence, qui permet à la majorité de l’assemblée mahoraise de revendiquer pas moins de 32 élus supplémentaires !
L’objectif de la réforme est une redéfinition complète des cantons. “La circonscription cantonale qui était à l’origine une circonscription de gestion des territoires est devenue une circonscription de gestion politique”, souligne le préfet. La loi impose la division par deux de tous les cantons et une réécriture de leurs frontières avec une cohérence démographique.
“Mayotte est un département où le principe d’égale représentation des populations de chacune des circonscriptions cantonales est, à ce jour, mal respecté : l’écart existant entre la population du canton le moins peuplé, celui d’Acoua (4 714 habitants) et le plus peuplé, celui de Koungou (26 488 habitants) est aujourd’hui de 1 à 5,6, précise le projet de décret de révision de la carte cantonale.
Selon le projet, chaque nouveau canton compte entre 14 048 (Bandrélé) à 19 115 (Mamoudzou 3) habitants. Ils respectent ainsi le principe qui établit que les nouvelles circonscriptions ne peuvent s’écarter de plus de 20 % la population moyenne des cantons (16 357 habitants). Les cantons de Mamoudzou 2 et de Pamandzi sont les deux seules exceptions, avec respectivement 20 303 et 9 892 habitants.
La réforme doit être entérinée en mars 2014 après sa validation définitive par le Conseil d’État.
A.L.
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