Le lycée Younoussa Bamana ayant été momentanément ouvert par les forces de l’ordre, des lycéens s’y étaient glissés ce vendredi matin. La tension est montée avec les enseignants.
Une poignée de lycéens étaient venue aux nouvelles ce vendredi, après les interventions du vice-recteur appelant à la reprise des cours mais aussi en réponse à un texto les appelant à se mobiliser : “que chacun aille dans son arrêt de bus avec un tee shirt blanc marqué ‘élève=victime’ (…) et pour regagner les bancs de l’école mardi”, sans savoir s’il provenait d’un élève ou d’un enseignant non gréviste.
Les grilles du lycée Younoussa Bamana, bloquées par les représentants de l’Intersyndicale, avaient été ouvertes de force à 7 heures par la police nationale, commissaire en tête.
Dans la matinée, quelques enseignants grévistes distribuent des tracts, et «tiennent» le portail, écrémant les entrées, «de toute façon, il n’y a pas de profs !» lancent-ils aux élèves, avant de refermer le portail quelques minutes plus tard. Et de fait, le lycée est quasiment désert, quelques enseignants accueillent malgré tout des élèves réduits à portion congrue et tentent d’organiser des cours.
Quelques uns s’inquiètent, ils ont le bac à la fin de l’année : «mais le Bac vous l’aurez ! » lancent quelques enseignants. «Mais pourquoi vous nous empêchez de nous retrouver avec nos profs à l’intérieur ?» interrogent quelques jeunes… Le ton monte.
Ismaël Kordjee, directeur de la Maison départementale du Foncier, se livrait sur les ondes de Mayotte 1ère : «on reprochait aux Mahorais de bloquer les magasins d’alimentation en 2011, et nous acceptons que les enseignants ferment les établissements scolaires !» La réponse des grévistes fuse : «mais l’alimentation, c’est indispensable ! Nous n’avons que ce moyen de nous faire entendre du gouvernement ! »
Les policiers, eux, se trouvent pris en porte-à-faux : «s’il y a blocage, le risque est de voir magistrats et policiers se désolidariser du mouvement alors que la cause est juste».
Plusieurs élèves des 25 terminales du lycée promettaient de s’organiser, des textos continuent de circuler, alors que le mouvement est reconduit mardi.
Anne Perzo-Lafond
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