C’est désormais la nouvelle bannière de Rivo, leader du syndicat du premier degré SNUipp. Il portait là une des revendications locales du mot d’ordre de grève national.
En métropole, le mouvement contre le changement de rythmes scolaires à quatre jours et demi de classe par semaine contre quatre actuellement, demandé par le ministre François Peillon, n’a pas mobilisé. A Mayotte, ils étaient peu, très peu, à s’être réuni à 9 heures devant le vice-rectorat, « même pas de quoi manifester ! » dira en souriant Rivo. Alors qu’ils avaient un soutien de choix : celui, symbolique, des fonctionnaires encore la semaine dernière dans la rue pour dénoncer l’imposition de leurs indemnités en cours.
Un membre représentant chaque branche de l’Intersyndicale était présent : justice, Direction du travail, des Finances, de l’équipement et de l’Education nationale. Pour expliquer leur suspension non officielle de mouvement, Thierry Muller, représentant des enseignants du second degré, glissait avoir « obtenu des avancées, comme l’absence de fiscalisation de certaines indemnités qui auraient dû être impactées sur 2014 ».
La mobilisation est toujours faible à Mayotte lorsque le mot d’ordre de grève est national, mais on peut aussi penser qu’une lassitude s’est emparée des enseignants du premier degré après les grèves massives, qui ont abouti, sur l’indexation des salaires.
Les raisons pour se mobiliser ne manquent pourtant pas, et la principale reste « les constructions de classes annoncées à 100 par an par François Hollande », rappelle inlassablement Rivo. Une délégation était reçue au vice-rectorat puis en préfecture, une partie des sujets de mécontentement étant du ressort du ministère de l’Education nationale et de celui de la fonction publique.
Constructions scolaires : les maires vont-ils assurer ?
Rivo a déjà échangé avec le vice-recteur sur ces points,il rappelle simplement à l’issue des deux entrevues, que « Mayotte revendique la réécriture du décret sur les rythmes scolaires et la suspension du dispositif compte tenu du fait que les conditions requises ne sont pas encore réunies dans le département », c’est-à-dire des structures scolaires suffisantes. Il interpelle de nouveau les maires en « regrettant que la réunion du 3 décembre n’aie pas abouti à des avancées encourageantes » (les maires ne veulent pas entendre parler d’une « nationalisation momentanée » des constructions demandées par Rivo), et les appelle à « se mettre d’accord avec la préfecture pour qu’il y ait de nouvelles salles de classe livrées à la rentrée 2014 »
Un autre point, la prise en charge progressive des billets d’avion en parallèle avec l’indexation est toujours en négociation, puisque « le vice-recteur indique que la circulaire est publiée ».
Concernant le processus d’intégration dans la fonction publique des instituteurs recrutés à Mayotte, préfecture et vice-rectorat ne sont pas d’accord, ce point dépendra du dispositif qui sera mis en place par le ministère de la Fonction publique. Une information devrait tomber d’ici 15 jours.
« Nous sommes tous d’accord sur le fait que l’ancienneté devra être prise en compte dans son intégralité dans le cadre des permutations informatisées », conclut Rivo.
Anne Perzo-Lafond
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