Le président du conseil général, Daniel Zaïdani, a rencontré ce jeudi en fin de journée Laurent Gautron le directeur de Total Mayotte. Ce rendez-vous intervient durant la polémique déclenchée mercredi par les propos du PDG de Total, Christophe de Margerie, à l’Assemblée nationale.
Avant la réunion de travail, Daniel Zaïdani souhaitait des éclaircissements sur les propos du PDG. «Il [Christophe de Margerie, NDLR] a été un peu vif, un peu brut. Je regrette qu’il n’ait pas abordé la question de Mayotte sur le même ton. J’ai senti qu’il ne maîtrisait pas forcément les tenants et aboutissants des problématiques que connaît notre territoire. J’espère que le directeur local a une vision plus large et plus respectueuse de ce qui se passe à Mayotte et de la population.»
Le rendez-vous avec le représentant local du groupe a été pris avant le déclenchement de la polémique. À l’ordre du jour : le point sur l’engagement de Mayotte pris lors de la cession de l’activité hydrocarbures par le conseil général au groupe pétrolier, notamment sur les investissements réalisés par Total à Mayotte. Avant la signature d’une convention en 2003 avec Total, les infrastructures de la filière hydrocarbures appartenaient à la collectivité.
Vente contre investissements
Elles ont été vendues contre 12 millions d’euros et des engagements contractuels d’investissement. Si certains ont été respectés, le terminal pétrolier par exemple, d’autres se font attendre pour la collectivité. “La modernisation et le redéploiement des stations-services, par exemple, ne me semblent pas satisfaisants à la vue des engagements pris il y a dix ans. Je demanderai des éclaircissements sur ce point”, déclare Daniel Zaïdani.
Ni le représentant du département ni le représentant du groupe pétrolier n’étaient joignables à l’issue de la réunion.
Répondant à plusieurs remarques acerbes du député de Mayotte (PS) Ibrahim Aboubacar, Christophe de Margerie avait menacé l’île du départ de Total, mercredi dernier. “Nous ne sommes pas les bienvenus à Mayotte, je vous entends, mais dans ce cas-là, je n’ai pas de problème de vous laisser la place. Ce n’est pas un défi, mais il y a un moment où ça suffit. Si je déclenche tant de haine, je préfère sortir”, avait-il répondu au député. Le PDG ne sortira finalement pas de la salle mais, dix ans après l’entrée de son groupe à Mayotte, laisse planer le doute sur sa sortie.
A.L.
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