C’est par un accord cadre de coopération technique avec l’aéroport de Dzaoudzi, que les trois directeurs ont pu afficher devant les médias, leurs avancées en terme de sureté et de sécurité.
Il est des actions qui n’ont de la coopération que le parfum… celle qui est initiée entre les aéroports de la région en a plus que le goût, elle est en cours de consommation.
En témoignent Omar Mohamed, directeur de l’aéroport International Prince Saïd Ibrahim de Moroni (Grande Comore), Omar Bacar Saindou, directeur de l’aéroport d’Anjouan et Daniel Lefebvre, directeur de la SEAM (Société d’Exploitation de l’Aéroport de Mayotte) qui ont déjà à leur actif un calendrier d’actions qui s’inscrivent dans une logique : «relever le niveau des aéroports d’Union des Comores vers celui de Mayotte pour que les compagnies régionales puissent tourner», explique-t-on du côté des Grand-comoriens.
En juin 2013, deux appareils de rayons X de détection d’articles prohibés ont été expédiés et installés à Moroni par l’aéroport de Mayotte. «Notre personnel dispensera dans la foulée une formation à l’interprétation de l’imagerie radioscopique», complète Daniel Lefebvre, satisfait que ses effectifs expérimentent les conditions de travail de Grande Comore.
Le véhicule d’incendie qui vient d’être remplacé par un neuf à Dzaoudzi sera reconditionné pour partir vers Moroni, avec l’appui du Rotary. Ces dons, qui dépassent les 550.000 euros, sont financés par la SEAM grâce aux taxes d’aéroport. «Nous ne sommes pas dans des financements Etat, mais sur du pratico-pratique», résume non sans humour son directeur.
Les passagers au départ de Mayotte vers les aéroports d’Anjouan et Moroni représentent 1/6ème du trafic, soit 50.000 passagers, «avec les normes exigées à Mayotte, il nous fallait un niveau de sécurité et de sureté proche de l’international», déclare Omar Mohamed.
Des pistes aux coûts allégés
Installation d’un portique de détecteur de métaux, et formation à son utilisation, journées de formation de correspondants-sûreté… il fallait un cadre pour toutes ces actions passées et à venir : le protocole d’accord a été signé en présence de Mme Bahiat, ministre des Transport de l’Union des Comores. Et parce qu’il ne faut pas s’arrêter à l’archipel, un groupe de travail a été créé, «ALFA-ACI», réunissant les directeurs d’aéroports de la zone, présidé par Madagascar, avec la Réunion et bientôt Maurice. Il s’est concrétisée par le don par l’aéroport de Pierrefonds d’un carrousel (tapis bagages).
Chaque action est suivie d’une formation et d’une maintenance du matériel par les services de la SEAM. «Notre responsable sureté est agréé ENAC (Ecole nationale de l’Aviation Civile)», indique Daniel Lefebvre. Et l’objectif affiché de Moroni est de prendre la relève, «nos cadres et techniciens sont volontaires».
Si ce groupe de travail permet d’avoir une vraie banque de données, des informations supplémentaires au service de la clientèle, elle optimise aussi les dépenses : «une mission est actuellement à Mayotte pour tester la résistance de la piste, arrivée à moindre frais car en provenance des travaux de l’aéroport de Gillot (la Réunion) au lieu de métropole». De la même manière, la piste de 3 km de l’aéroport de Moroni va être refaite avec le concours de l’aéroport de Madagascar pour le système de traçage.
Une preuve supplémentaire que là où la coopération politique s’enrhume, la coopération technique s’épanouit.
Anne Perzo-Lafond
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