L’incompréhension qui sévit entre Réunionnais et Mahorais à La Réunion est souvent le fait d’une méconnaissance mutuelle. Dix pistes ont été formulées pour la résoudre, le plus souvent avec des outils existants.
Un état des lieux très critique sur les défiances communautaires avait incité le Conseil général de Mayotte, la région et le département de La Réunion à unir leurs efforts pour trouver une solution à l’entente de leur population respective dans l’île Bourbon.
Dix propositions ont été couchées sur le papier. En premier lieu, elles mettent l’accent sur la nécessité d’améliorer le travail de la Délégation de Mayotte à La Réunion qui devra «servir d’intermédiaire entre les socioprofessionnels et les familles» et accueillir les étudiants mahorais sur le territoire réunionnais. Ensuite, c’est la conscience d’une histoire commune que partagent les communautés mahoraises et réunionnaise qui permettra un «dialogue entre les cultures et une meilleure connaissance de l’autre».
D’autre part, il faut informer sur les dispositifs existants d’aides proposés par La Réunion, notamment en matière de lutte contre l’illettrisme avec «Cases à lire», et plus généralement avoir une réflexion, pour les professionnels réunionnais, «sur l’environnement social et culturel du Mahorais».
Est relevée une «compréhension parasitée par la barrière de la langue entre les familles et les socioprofessionnels» qui peut être atténuée par «la mise en place d’un référent identifié dans les services administratifs».
Quand Mayotte parle de sa départementalisation à La Réunion
Il est proposé de former les jeunes dirigeants associatifs grâce au fonds de développement de la vie associative et d’assouplir les règles de relogement dans le public «pour sortir les familles de la précarité», qui pourrait d’ailleurs être bénéfique à l’ensemble des concitoyens de La Réunion.
Autre point critique que l’on retrouve à Mayotte : «faire prendre conscience aux parents de l’importance de leur participation dans la vie scolaire de leurs enfants» et, en parallèle, développer les «pratiques pédagogiques comme les activités sportives périscolaires, permettant à l’enfant mahorais de renouer avec l’école».
Un atelier supplémentaire, portant sur la santé, est quant à lui prévu à la mi avril. Il se déclinera en trois groupes de travail, le but étant de réfléchir sur le parcours de santé, sur les protocoles de collaboration entre la Sécurité sociale de Mayotte et celle de La Réunion et sur l’accompagnement social du patient en transfert sanitaire (insertion, langue, environnement…).
L’ensemble des ateliers fera l’objet d’une restitution officielle le 19 avril à La Réunion, dans le cadre d’un colloque sur la départementalisation de Mayotte. «Par ce premier pas, le Conseil général de Mayotte espère ainsi établir un pont entre les sociétés réunionnaise et mahoraise, dans l’intérêt des familles mais également dans celui des institutions».
A.P-L.
(Crédits photo page d’accueil : ministère de la défense)
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