Anli Maba Dali est président du Réseau Entrepreneurial de Mayotte à Paris. Il a pris sa plume le 5 mars pour interpeller Manuel Valls, ministre de l’Intérieur pour lui glisser tout le mal qu’il pensait d’une Zone de Sécurité Prioritaire* à Mayotte.
Précisons que l’île n’avait pas été élue au dispositif ZSP dans la liste des régions publiée le 11 décembre 2013, malgré la demande «des parlementaires mahorais, le sénateur-maire de Mamoudzou, Abdourahamane Soilihi, le député Boinali Said Toumbou, ainsi que des structures associatives à Mayotte, telle que l’UDMAM : l’Union pour le Développement de Mayotte avec les Mahorais qui y œuvrent».
Appliquer une ZSP serait «un malheur pour Mayotte !» à écouter l’entrepreneur qui avance à Manuel Valls un argument porteur : l’image que donnerait l’île ne permettrait plus «d’attirer des investisseurs et des grands chefs d’entreprises pour investir et se développer». Le chômage qui en sortirait aggravé ne ferait qu’«accentuer la violence à Mayotte».
Un «signal d’instabilité» qui pourrait être néfaste aux projets que défend Anli Maba Dali, «la création d’un hôtel à l’aéroport de Mayotte, l’élargissement de la piste de l’aéroport».
Autant ces arguments seront entendus par une partie de la population, autant sa conclusion pourra sembler inaudible, puisqu’en prônant un dispositif plus adapté, il ose lâcher le statut de «Collectivité départementale» pourtant avancé en son temps, rappelle-t-il, par l’ancien député de Mayotte Henry Jean-Baptiste. Un statut dont Mayotte est sortie en 2011, et qui avait été vu comme «intermédiaire» et qu’il voit comme plus approprié «pour le Mahorais».
Un courrier qui a le mérite de poser le débat sur la ZSP.
Anne Perzo-Lafond
*La Zone de sécurité prioritaire apporte des réponses durables et concrètes aux territoires souffrant d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée, ainsi qu’à ceux qui connaissent depuis quelques années une dégradation importante de leurs conditions de sécurité.
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