Des coraux sont prélevés sur le récif, puis coupés à la scie. Les rejets effectués souvent à l’abri du regard jonchent les plages des îlots entourant la baie de Mamoudzou.
«Cela fait plus d’un an que ça dure», indique un habitué de ces sites. Plusieurs zones sont concernées : sur la plage de Majicavo Lamir (sous la décharge), sur les îlots des Quatre frères et sur les îlots Mtsanga, entre la plage du Pendu et Dzaoudzi. Sur ces derniers, c’est une véritable «poubelle à coraux» qu’il a découvert : «une cavité remplie de chutes de coraux».
Les résidus observés sur les photos, correspondent à des chutes de grosses patates de corail, et toujours de la même variété : massif, blanc-gris, avec des cannelures. Sa texture serait assez similaire à ceux utilisés lors de la préparation du msindzano, masque de beauté des femmes mahoraises obtenu en frottant un morceau de bois de santal sur une pierre de corail, auquel on rajoute quelques gouttes d’eau.
Les chutes inexploitables seraient alors laissées à l’abandon sur les plages. Un an et demi de dégradation d’un récif corallien protégé, et au nez et à la barbe des Affaires maritimes ou des Aires Marines Protégées…
Contrairement au braconnage de tortues, ou à la consommation de coquillages «sept doigts», il ne s’agit pas là pour les braconniers de s’alimenter. S’il s’avérait que l’exploitation de ces coraux est bien destinée aux «tables à masque», une réflexion serait à mener rapidement pour que le récif ne devienne pas le pendant de la forêt mahoraise qui a été sacrifiée pour la production du charbon de bois.
Anne Perzo-Lafond
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