Ou plutôt, Majani et Ali Boto ! Les troisièmes tours des élections municipales sont en cours et se déroulent avec plus ou moins de tensions en fonction des mairies. A Mamoudzou, rien n’était joué…
Sur le parvis de la mairie de Mamoudzou se pressait une foule très dense ce samedi matin. Ils assistaient à l’élection du futur maire de la commune chef-lieu, retransmises par haut-parleurs.
A l’intérieur de la mairie, même affluence. Après le discours du maire sortant Abdourahamane Soilihi qui remerciait son équipe, qui demandait qu’il n’y ait pas de chasse aux sorcières et appelait à poursuivre les projets de MJC et de voieries en cours, les 45 conseillers municipaux devaient élire leur maire.
L’ancien conseiller général Chihabouddine Ben Youssouf, dont la liste arrivait en deuxième position dimanche, n’ayant pas souhaité présenter sa candidature, l’alliance des listes Rassemblement-l’Ame-MDM présentait deux candidats : Mohamed Majani, tête de liste, et Dhinouraine M’Colo Mainty. Le total des voix avait été fait en coulisse, ce dernier pouvait l’emporter.
C’est pourtant Mohamed Majani qui sera élu, au milieu de vives clameurs d’encouragement de la foule. Il sera épaulé par son 1er adjoint, également son beau frère, Bacar Ali Boto.
Le discours du nouveau maire se voulait assembleur, «je suis le maire de tous les citoyens et toutes les citoyennes de la commune», et appelait à la fin des conflits de villages «grâce à l’émergence d’une conscience communale». Les défis à relever, en dehors du changement de statut de département et RUP de Mayotte «sont liés aux attentes des citoyens sur la sécurité, la prévention de la délinquance et l’emploi». Une ville sûre, propre, attractive est donc annoncée, «un statut de ville capitale».
Une ville-témoin
Bacar Ali Boto connaît bien la mairie pour y avoir été DGS de 1997 à 2001. Egalement ancien conseiller général en 2001, il précise : «nous allons accroitre les équipes de police municipale, renforcer l’éclairage public et disposer des caméras dans les zones sensibles. Mamoudzou doit être une ville qui continue à vivre après 17 heures».
Toujours en matière de gestion, il reconnaît que la masse salariale est «un chantier énorme», dont les décisions seront liées «aux résultats d’un audit financier et organisationnel». Il le promet, «pas d’emplois de complaisance au lendemain des élections»…
Outre la jeunesse, et la mise en place de mairies annexes pour la population, il compte soutenir les acteurs économiques et développer les partenariats public-privé. Sa vison va vers les moyen et long termes : «nous devons mettre en place un Schéma de Cohésion Territorial en coordination avec Koungou et Dembéni. C’est un schéma directeur qu’il faut laisser aux équipes qui nous remplaceront un jour».
Chat échaudé craignant l’eau froide, ce discours enthousiasmant appelle à faire le point de temps en temps, histoire de lister les avancées, «il y aura régulièrement des points presse», assure-t-il.
Anne Perzo-Lafond
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