La visite de terrain d’évaluation des dégâts liés au cyclone et prévenir une nouvelle catastrophe dans le nord ouest de l’île fait apparaître des déficiences : cases en tôles et systèmes d’évacuation des eaux incitent à porter une réflexion sur la politique de la ville, ou plutôt du village.
La cellule de crise qui s’était réunie lors des premiers assauts d’Hellen, s’est en partie déportée vers le village d’Acoua ce lundi 7 février. Une semaine après les dégâts occasionnés par le cyclone, l’heure n’est pas seulement au constat, mais surtout «aux décisions à prendre dans l’urgence pour éviter toute catastrophe en cas de nouvelles pluies», indiquait Philippe Poulet, en charge du Sesvice interministériel de défense et de la protection civile (SIDPC) à la préfecture de Mayotte.
Aussitôt élu, le nouveau maire Ahmed Darouechi, a du se plier à l’exercice de l’inventaire en se rendant sur le terrain. Egalement accompagné du conseiller général du canton Soiderdine Madi, des représentants du service départemental diIncendie et de secours (SDIS), de la direction de l’environnement de l’aménagement et du logement (DEAL), et du détachement de la légion étrangère de Mayotte (DLEM), il a commencé la visite par la ravine.
«Elle ne s’écoule plus.» Mohamadi Ahamadi, son directeur technique connaît bien le terrain, c’est lui qui prend les choses en main. En effet, cailloux et branchages se sont entassés, empêchant l’eau de circuler. Le niveau d’eau cumulé au moment de la dépression est encore visible par les résidus végétaux qui se sont accrochés aux branchages : il a été de prés de deux mètres supérieurs à la normale !
Un village construit sans logique sécuritaire
Il s’agit aussi pour le maire de s’informer sur les responsabilités : «l’école maternelle inondée, c’est du domaine du SMIAM, de la mairie ou du Conseil général?» Une note d’information destinée aux nouveaux élus serait la bienvenue.
Pour le SDIS, le nettoyage de la ravine peut être bouclé en une semaine, «il faut juste financer l’utilisation d’un Bobcat (engin de chantier)». Des contraintes techniques se font jour, «par où passer ?», au même titre qu’en aval de la ravine où l’eau a tout dévasté, maisons en tôles construites à la va-vite et parapets, «il faut donner l’ordre d’évacuer les habitations, puis lancer un gros travail de génie civil avant travaux», conclut Philippe Poulet.
Pour Mohamadi Ahamadi, le travail ne sera pas simple, «il faut rechercher les fondations avant de faire venir un engin sur le sol sablonneux», d’autant qu’il n’a dans son service «que deux personnels permanent titulaires». Plus loin, l’invasion des eaux et boues dans l’école maternelle s’explique par un réseau d’évacuation des eaux pluviales déficient, plus bas que le bâtiment… «Il faut tout refaire!» conseille le représentant du SDIS.
Décision est prise de procéder à une intervention des militaires du DLEM dès ce mercredi sur la ravine.
Anne Perzo-Lafond
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