La première participation de Mayotte à la Commission Océan indien aura fait flop. Son émissaire, Ahamed Attoumani-Douchina met en cause l’ambassadrice de la coopération Océan indien.
La Commission de l’Océan indien (COI), organe décisionnaire sur la région, ne compte pas Mayotte parmi ses membres. Ou plus exactement, la France n’est représentée que par La Réunion, les autres pays étant Madagascar, Maurice, les Seychelles et l’Union des Comores. Pour cette dernière, Mayotte est Comorienne, elle ne peut donc pas représenter la France.
La départementalisation et l’accession récente au statut européen de RUP place cependant Mayotte en position d’interlocuteur bientôt incontournable, l’obtention de fonds et de budgets de coopération transfrontalière recoupant les décisions stratégiques prises au sein de la COI.
C’est pourquoi le ministère français des Affaires étrangères aurait délivré un blanc seing pour une première participation du 101ème département au Conseil des ministres de la COI qui se tenait jeudi dernier à Moroni (Grande Comore). Le président Daniel Zaïdani avait alors mandaté Ahamed Attoumani-Douchina, fin connaisseur des échanges entre les îles de l’archipel des Comores pour avoir participé à feu le Groupe de Travail de Haut Niveau qui devait les rapprocher.
« Manque de courage »
Arrivé à Moroni, l’ancien président du Conseil général de Mayotte a participé dans ce sens à un déjeuner de travail avec l’ambassadeur de France aux Comores, Philippe Lacoste. Mais lorsqu’A. Attoumani Douchina rencontre Claudine Ledoux à l’hôtel Itsandra, lieu de la réunion de la COI, la fraîchement nommée ambassadrice déléguée pour la coopération dans l’Océan Indien lui indique qu’elle n’est pas officiellement informée d’une participation mahoraise.
«Elle a manqué de courage», commente sobrement A. A. Douchina qui n’a pas voulu créer d’incident diplomatique en s’imposant, surtout qu’il n’avait pas de mandat écrit du ministère des Affaires étrangères, tout juste un ordre de mission du président du Conseil général. «Je ne peux pas croire qu’elle n’ait pas été informée, alors que c’est le préfet de Mayotte lui-même qui a transmis l’autorisation du ministère au président Zaïdani. L’information a donc circulé. Il lui suffisait de dire que nous composions la délégation française aux côtés de La Réunion», rajoute-t-il en assurant ne pas avoir noté sur place de manifestation hostile des Grands Comoriens.
Il ne va pas en rester là : «je vais demander au département et à la région Réunion un soutien officiel», indique-t-il après avoir rencontré la présidente du Conseil général Nassimah Dindar.
Anne Perzo-Lafond
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