Les spécificités mahoraises se déplacent avec sa population : les problèmes de santé s’en trouvent accrus. Des remèdes devraient être livrés dès la fin de ce mois.
Initié par le Conseil général de Mayotte, c’est sa Délégation de Mayotte à La Réunion (DMR) qui en a écrit les partitions : les Ateliers-débats réunissant les professionnels des deux îles doivent déboucher sur une meilleure insertion des Mahorais à La Réunion. Souvent regroupés au sein de mêmes quartiers, les ressortissants de notre île sont mal vus de leurs frères réunionnais.
Simple méconnaissance de cultures différentes, ou problèmes plus profonds, c’est ce que doivent mettre au jour les 4 ateliers-débat en cours. Trois se sont déroulés en février, portant sur l’Education, la jeunesse et la réussite scolaire des Mahorais, sur L’insertion professionnelle, l’Illettrisme et la Vie associative et enfin sur l’Accompagnement social, le Logement, la Protection de l’enfance, avec notamment le regard croisé qu’en ont les deux communautés, et la Communication.
Le 4ème atelier est programmé pour le 18 avril. Il devra répondre à une question, « Comment améliorer le parcours santé du patient ? ». Question qui pourrait être nationale, mais qui se penchera pour l’occasion sur l’offre de santé Mayotte-Réunion ainsi que sur les droits sociaux, qui ne sont pas les mêmes dans les deux îles. Il s’agira notamment d’échanger sur les pratiques professionnelles et sur la collaboration entre les deux organismes de Sécurité sociale, ainsi que l’accompagnement social.
Des enfants restant seuls
Des problématiques particulières surgissent lors de la préparation de l’atelier : la prise en charge de l’enfant malade lors des évacuations sanitaires, qui appelle à “former les professionnels de la protection de l’enfance et de favoriser les familles d’accueil spécialisées en urgence”, le devenir d’enfants “restant souvent seuls à l’issue de leur hospitalisation, sans référent parental, les mauvaises conditions de prise en charge sanitaire”.
Par ailleurs le Rectorat incite au maintien de la scolarisation de l’enfant pendant son hospitalisation.
Enfin, le groupe CLINIFITUR dénonce des retards de paiement de la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte, qui ont une répercussion sur le séjour du patient. La CSSM a assuré remédier à ce problème.
Interface entre les deux territoires, et donc les deux populations Marie-Josée Boujou, cadre territorial, participe à la conception et à la réalisation de ce projet, « en étroite collaborations avec mes collègues de la Délégation de Mayotte à La Réunion, mais aussi avec le Docteur Abaine, madame Hidaya Chakrina et monsieur Alhamid Aboubacar ».
Donner sa chance au social
L’atelier 4 Santé et social aura lieu le 18 avril de 8h à midi à l’Hôtel de Région. Seront présents le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), la CSSM, l’Agence Régionale de Santé et la Direction de la Solidarité du Conseil général qui doit porter à Mayotte et vers ses partenaires les thématiques du social et de la santé. On connaît néanmoins les difficultés de l’ASE (Aide sociale à l’Enfance) sur le territoire… Comment rayonner à l’extérieur quand on n’y arrive pas chez soi ?
C’est en tout cas la première fois qu’une telle opération est mise en place pour améliorer la vie à la fois de la population mahoraise à La Réunion, mais aussi pour œuvrer vers une compréhension mutuelle.
La restitution des quatre ateliers aura lieu le 19 avril à l’Hôtel de Région : jour de la commémoration de la fête de la départementalisation de Mayotte à La Réunion.
« Dès le 18 avril, nous mettrons concrètement en place les orientations données par les restitutions » indique Marie-Josée Boujou.
A.P-L.
Comments are closed.