Deux cents instituteurs instituteurs en grève se sont rassemblés devant le vice-rectorat ce mardi matin. Les revendications sont multiples. Ils ont été reçus au vice-rectorat.
Le SNUipp dénonce les avantages de ses collègues. Le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré a appelé à manifester contre l’inégalité de traitement dont ils se disent victimes. À la mi-journée, 45 % de grévistes ont été recensés par le vice-rectorat. Ils étaient environ deux cents à manifester dans les rues de Mamoudzou.
La transition du décret de 1996, régissant le statut des enseignants à Mayotte, vers le droit commun, a conduit à l’extinction du congé administratif, remplacé par le congé bonifié. La centaine de grévistes demandent un dernier congé administratif, pris en charge à 100 % par l’administration, à l’instar des enseignants du second degré.
Les instituteurs passent sans transition sous le régime du congé bonifié, leur permettant de bénéficier d’un voyage vers la métropole avec leur famille une fois tous les 5 ans, financé à 50 %, contre 100 % tous les 3 ans auparavant. “Le second degré a bénéficié d’un échelonnement de la mesure, nous demandons la même chose. Il y a des avantages qui ont été donnés à certains et pas à d’autres, il faut réparer cette discrimination”, s’insurge Ben Riziki, professeur des écoles sur Petite-Terre.
Les grévistes demandent également un plan d’intégration des instituteurs recrutés à Mayotte dans le corps des professeurs des écoles. À Mayotte, les enseignants formés dans le département ont le statut d’instituteur de la fonction publique d’État, aujourd’hui disparu dans les autres départements.
Les rythmes scolaires remis à plus tard
Les enseignants revendiquent enfin la revalorisation des allocations familiales aux niveaux métropolitains.
Les enseignants ont été reçus par le vice-recteur François Coux dans la matinée. “Il ne nous a rien dit, nous attendons de rencontrer le préfet cet après-midi pour les questions liés à la fonction publique”, a déclaré Rivomalala Rakotondravelo, dit Rivo, secrétaire général du SNUipp, à la sortie de l’entrevue. De son côté le vice-rectorat précise que tous les “thèmes ont été abordés, notamment la formation et l’accompagnement des enseignants”, permettant l’intégration des instituteurs dans le corps des professeurs des écoles.
Peu d’enseignants du second degré étaient présents pour soutenir les revendications de leurs collègues. Une professeure résidente est, elle, venue dénoncer la discrimination dont sont victimes les professeurs ayant décidé de poursuivre leur carrière à Mayotte à l’issu des 4 ans de contrat réglementaire. Ce statut, difficile à obtenir, conduit à la perte des indemnités d’éloignement. Or, les professeurs ayant décidé de rester à Mayotte, l’année prochaine à l’issu de 4 ans de contrat bénéficieront d’une prime sur un an équivalent à 8 mois et demi de traitement, contrairement à la trentaine de professeurs déjà placés sous le statut de résident. “Je ne demande rien, je dénonce juste qu’il y a une injustice. L’État nous a trahis, les syndicats aussi”, résume Véronique Langlois, professeure de français au collège de Bandrélé.
La mise en place des nouveaux rythmes scolaires n’était pas à l’ordre du jour des revendications pour le SNUipp. “Ce n’est pas encore le moment de mobiliser sur le sujet. Nous avons d’abord posé des questions aux maires de chaque commune, nous attendons leurs réponses”, précise Rivo. Les nouveaux rythmes scolaires seront obligatoires dès la rentrée prochaine.
Axel Lebruman
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