Les bandes se défient, se cherchent du regard, viennent sur le terrain l’une de l’autre, tout ça sans dire un mot, mais dans une mise en scène savamment orchestrée au rythme de la musique Hip hop que crachent les hauts parleurs : ce sont les crews (équipes) de la Battle of the Year, ou BOTY, qui se déroulait ce samedi soir à Mamoudzou.
Sur un mode combats de rue, c’est en fait à une chorégraphie très stricte à laquelle se livrent ces jeunes, “Bboys” et “Bgirls”. Leur champ de bataille était ce samedi soir la scène du podium installé place de la République devant le Comité du Tourisme de Mamoudzou. Organisée par Hip Hop Evolution avec l’appui de l’association Attitude, la BOTY est financée par le Conseil général, la Préfecture et la ville de Mamoudzou, avec la participation de SFR, Budget et Mayco.
12 équipes s’affrontaient devant des milliers de jeunes et moins jeunes qui avaient investi les lieux. Aux manettes, DJ Marrrtin, qui suit les grandes compétitions internationales. C’est lui qui impose le morceau sur lequel pendant 10 minutes les crews vont se défier. Ils sont face à face, et interprètent dans une totale désinvolture une chorégraphie qu’ils ont minutieusement préparée.
Les critères retenus par les trois jurys du soir sont : l’adaptation de la chorégraphie à la musique, la synchronisation, les techniques de danse et le freeze, «chaque passage est une phrase chorégraphique qui doit se terminer par une figure immobile » explique Thomas Raymond, directeur de l’association Attitude venu à Mayotte pour l’occasion.
Diffuser la culture Hip hop
Après les provocations d’usage, chacun son tour va donner le max en acrobaties et figures au sol. A ce jeu quatre équipes sortent du lot : Ultimate Dijimon (Vahibe), Atomic (Passamainty) qui se sont affrontés en demi-finale, Team Legend (Mamoudzou) et Dapani (Kahani). Ce sont les jeunes d’Atomic qui sortiront vainqueurs et qui partiront donc pour la finale qui se déroule depuis maintenant 14 ans au Zénith de Montpellier.
Beaucoup de jeunes parmi les équipes qui se sont produites ,constate avec satisfaction Thomas Raymond qui suit depuis ses 4 ans d’existence la BOTY de Mayotte : « il y a des crews qui s’entrainent dans les villages de l’île. Ils sont concurrents mais s’entendent sur la manière de s’entrainer ».
En 2013, c’est l’équipe Lil’Stylz qui avait remporté pour la 3ème fois la Battle mahoraise, « ils avaient fini 9ème sur les 13 équipes que compte la finale mondiale ». Pour laisser leur chance aux jeunes, ils ne participent pas cette année.
Dès lundi, un stage débute pour former des animateurs à l’organisation de sessions de Hip hop dans les villages. Les filles, “bgirl” ont déjà pris le relai : l’une d’elle est membre du crew Team Legend et une Battle de femmes était proposée en exhibition.
Anne Perzo-Lafond
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