Fin du voyage pour les passagers du vol XL Airways Paris-Marseille-Mayotte qui avait connu une escale forcée au Caire. Bloqués depuis mardi à La Réunion, ils étaient de retour à Mayotte ce jeudi matin. L’enquête sur les troubles qui ont perturbé le vol a commencé.
A bord de l’appareil XL Airways qui a décollé, mardi, de Paris en direction de l’Océan indien, ils étaient 147 sur les 307 passagers à avoir Mayotte comme destination finale. Des incidents dans la cabine au-dessus de la Méditerranée, avait contraint le commandant de bord à effectuer une escale forcée au Caire, en Egypte, pour débarquer deux passagers, manifestement ivres, qui avaient semé le trouble dans l’appareil.
Après avoir repris les airs, l’avion n’avait pu se poser à Pamandzi, l’aéroport mahorais n’assurant pas d’atterrissage nocturne. C’est donc de La Réunion, où ils étaient bloqués depuis mardi, qu’ils se sont enfin envolés ce jeudi matin pour notre département. Le décollage a eu lieu à 7h05 (heure de Mayotte), à bord d’un appareil affrété auprès d’Air Madagascar.
Un passager du vol infernal est pourtant déjà arrivé dès hier, mercredi 7 mai, à Mayotte. Il s’agit de l’un des deux hommes dont le comportement a posé problème. L’homme, âgé de 37 ans, a rejoint Pamandzi via Nairobi (Kenya). Il était attendu par les gendarmes dès la descente de l’appareil. Il a été immédiatement conduit à la gendarmerie de Petite Terre pour une première audition succincte mais ses déclarations n’apportent que très peu d’éléments sur le déroulement des faits. L’homme avait beaucoup bu et ne se souvient, semble-t-il, de pas grand chose. Il n’a pas encore été placé en garde à vue.
Pour le second fauteur de troubles présumé, la fin du trajet s’avère beaucoup plus compliqué. Ce ressortissant belge, originaire du Rwanda, voyageait uniquement avec une carte d’identité, le trajet initialement prévu le conduisant du territoire métropolitain vers un département d’Outre-mer. Problème : débarqué au Caire, il ne peut prendre un avion pour Mayotte via le Kenya où un passeport valide est obligatoirement exigé. Il sera donc contraint de retourner en Métropole ou en Belgique depuis l’Egypte avant, peut-être, de revenir à Mayotte.
Mayotte chargée de l’enquête
C’est le parquet de Mayotte qui a été chargé de l’enquête sur ces violences présumées à bord de l’appareil après une plainte déposée par XL Airways à Roissy. Joël Garrigue, le procureur de le République à Mayotte, attend maintenant de pouvoir rassembler les différents éléments du dossier éparpillés à travers le monde.
A La Réunion, les gendarmes de la brigade des transports aériens (BGTA) devaient commencer ce jeudi à prendre les témoignages du personnel de cabine et des pilotes de l’avion. A Mayotte, certains passagers pourraient également être entendus, le procureur a dors-et-déjà reçu la liste des passagers transmise par la compagnie. Ce sont ces éléments qui conditionneront le placement en garde-à-vue de l’homme mis en cause.
Ces témoignages vont probablement se révéler accablant. En effet, Le Journal de l’Ile de La Réunion est déjà allé à la rencontre de certains passagers. Dans l’édition de ce jeudi matin, ils racontent ainsi les tensions à bord de l’avion : «un seul des deux ivrognes était réellement excité», «il a même frappé une hôtesse au visage et a tenté d’ouvrir une porte.»
La responsabilité de la Compagnie
Et ces passagers de poser une question tout à fait légitime : «Comment XL Airways les a-t-elle laissée monter à bord à Paris alors qu’à l’évidence ils étaient déjà ivres?» Après la plainte de la compagnie, certains passagers pourraient donc décider d’engager la responsabilité de XL Airways, au civil, pour demander des dommages et intérêts. Il est en effet de la responsabilité de la compagnie de ne pas embarquer des passagers dont l’état pourrait perturber le bon déroulement du vol et poser des problèmes de sécurité.
Quant à la deuxième partie du vol entre l’Egypte et La Réunion, ces mêmes passagers ont également confié les nombreux problèmes auxquels ils ont été confrontés. Des toilettes bouchées, un début d’incendie vite maîtrisé après qu’un passager ait fumé puis jeté son mégot dans la poubelle des toilettes, ou encore « un petit chien qui s’est soulagé sur la moquette».
On n’a pas fini d’entendre parler des mésaventures à bord du vol SE1251.
RR
Le Journal de Mayotte
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