Toute la semaine, des tambours croisés de cultures ultramarines ont foulé le sol mahorais : scènes, hôpital, écoles, les percu ont semé leurs notes. Le projet arrive déjà à un tournant.
Tambours Croisés est un projet musical, voire culturel, réunissant les cinq départements d’Outre-mer. La Guyane a rejoint cette année le groupe formé en 2013. Samedi dernier, les artistes se sont exprimés sur la scène du Café Room de Combani : cinq départements, aux racines communes mais avec des différences culturelles. Percu et voix ultramarines se mêlaient pour les 450 spectateurs venus pour l’originalité de la démarche.
Pour la Martinique, la voix s’appelait Neneto et la percu Claude, pour la Guadeloupe Jackelin et Joël, Lili et Christopher pour la Guyane, Sello et Toto pour La Réunion et à Mayotte Diho et Bacar, avec Bo Houss en invité.
De tambours croisés à tambours mêlés
« Une bonne soirée, mais le projet doit encore monter en puissance », commente Cécile Bruckert, de Musique à Mayotte qui suit et accueille le projet pour la deuxième année consécutive, « ils doivent passer de Tambours croisés à Tambours mêlés… »
La configuration du lieux,
avec des tables trop éloignées de la scène n’a pas permis « de mettre le feu ». « Les voix dominaient exagérément l’ensemble, nous avons vraiment profité des tambours seuls qu’à la fin », témoignait une spectatrice du soir.
Thierry Nossin est le génial inventeur du concept, heureux de refouler le sol mahorais pour cette deuxième édition, il revient sur les difficultés qui grandissent avec l’arrivée d’un nouveau DOM, « ce sont des personnalités en plus à gérer ».
Certaines soirées furent même agitées, « des conflits liés aux régionalismes. Lorsque les musiciens les laissaient de côté, on arrivait à des univers musicaux qu’ils ne soupçonnaient pas ». Mais c’est au prix d’efforts partagés qu’il poursuivra le projet.
Cela passera par un reformatage, « c’est en cours. La tournée commencera sans doute par 10 jours de travail pour mener un jour le projet à maturité. On en est loin ! ».
Les quelques instants « d’alchimies » le poussent malgré tout à continuer. Et le spectacle des enfants de l’école Bonovo dansant jeudi dernier aux cinq sons et voix mêlés avec Diho et Bo Houss n’a pu que l’y encourager.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
CC-BY-SA etpartoutlamer
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