Alors que l’atelier travaillant sur le cadre institutionnel prend le temps d’écrire le calendrier d’application des lois françaises, pour le thème du tissu économique et de la structuration des filières il en va tout autrement.
Piloté par le député Boinali Saïd Toumbou, la réunion qui se tenait salle des mariages de la mairie de Mamoudzou, abordait deux secteurs particulièrement prégnants à Mayotte : les transports, « une des clefs de désenclavement du territoire », soulignait le député, et le tourisme.
Or, les embouteillages, comme la fiabilité de la destination touristique appelait à l’urgence.
Madi Baco, président de la Fédération des Taximen de Mayotte, et également de la Coopérative des taxis verts, propose de mettre rapidement en place un système de transport, public-privé, « avec des minibus de 9 à 20 places aux côtés de taxis professionnalisés qui ne prendraient qu’une course individuel avec compteur, ce qui éviterait les arrêts abusifs que nous connaissons ».
Un projet qu’il présentait dans le cadre de l’atelier Mayotte 2025 et qui sera proposé au Conseil général d’ici deux semaines, « parce que 2025, c’est loin et que nous avons des urgences avec les bouchons quotidiens Passamainty-Mamoudzou notamment ».
Des questions surgissaient d’une assistance clairsemée mais qui apporte sa contribution, et portaient sur la mise en place de transports tardifs pour les sorties du samedi soir ou les retours quotidiens pour les « sudistes » qui repartent chez eux depuis Mamoudzou en semaine.
« Plus que deux ou trois ans pour développer le tourisme »
En matière de tourisme, Michel Ahamed, le directeur du Comité départemental du Tourisme, était encore plus alarmiste : « nous n’avons plus que deux ou trois ans pour développer le tourisme. Les opérateurs proposent de nous mettre à leur catalogue gratuitement, mais si nous ne trouvons pas rapidement les hébergements que nous promettons, ils nous oublierons définitivement ! ».
Il dénonçait une gouvernance déficiente, que ce soit de l’Etat, « qui n’assure pas son rôle de vérification d’application du Code du tourisme », ou du Conseil général qu’il ne nommait pas mais comparait à La Réunion, « où Didier Robert a multiplié par trois le budget de la région alloué au tourisme ».
Pour le directeur du CDTM, la priorité des priorités, est l’hébergement, « le nœud du problème pour fidéliser les opérateurs. Il nous faut des unités hôtelières de moyenne capacité, en 120 chambres, aux côtés d’hébergements de proximité, gîtes ou chez l’habitant ». Et de pointer du doigt les 9 sites élus jadis au PADD (Plan d’Aménagement et de Développement), « aucun n’a vu le jour. Il y a une responsabilité à chercher du côté des acteurs publics ».
Viennent ensuite les problématiques de desserte aérienne avec une indispensable ligne directe et la création d’un Centre de formation en tourisme et hôtellerie.
Chacune des propositions fait l’objet de traductions écrites qui serviront à l’élaboration du document final.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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