C’était la grande affluence sur la plage de M’bouini : la course de pirogues « Le défi du Fundi » avait attiré les villageois mais aussi les habitants de l’ensemble de l’île. Un succès que le Parc naturel marin, organisateur principal, va mettre à profit pour élargir le défi l’année prochaine.
Les trois courses ont fait le plein, les jeunes fundis, les entreprises et les adultes pour lesquels il a fallu donner deux départs tant l’engouement a multiplié les inscriptions.
« Pour une première, c’est une réussite au delà de nos espérances ! », s’exclamait Karani Andaza, Parc Naturel Marin, « nous remettons au goût du jour des courses qui se déroulaient il y a trente ans ». La valorisation des pratiques traditionnelles liées au milieu marin et le partage de savoir faire avec les nouvelles générations sont des objectifs du Plan de gestion du Parc.
Une trentaine de pirogues à rame avaient été louées aux pêcheurs par le Parc Naturel Marin, initiateur et financeur de l’événement d’un budget de 16 000 euros.
Plusieurs partenaires se sont fédérés autour de l’évènement comme l’association Mayotte Nature Environnement et Tradition, les mairies de Kani Keli et Bandrele, et le Comité de Kayak pour le prêt de gilets, ainsi que les collèges de Bandrélé, d’Iloni et la Colas qui a fourni la citerne et les toilettes de chantier.
Les enfants vainqueurs
Le top départ donné, les deux partenaires doivent porter la pirogue, ramer jusqu’à l’îlot M’bouini et revenir en portant de nouveau les pirogues jusqu’à la ligne d’arrivée, exténués…
Tous avaient le même parcours, et ce sont les enfants, de 14 à 18 ans qui ont battu le record avec le temps de 34 minutes 28 secondes. Chez les entreprises, c’est la mairie de Bandrélé qui arrive première avec 39 minutes et 20 secondes, suivie par le Parc Naturel Marin, puis le BSMA sur une vingtaine de participants.
Musique et danses agrémentaient les allers venues des pirogues, alors que les brochettis chauffaient de leur coté.
Une pirogue à voile voguait aux côtés des rameurs. Fabriquée en bois de sapin de Madagascar, elle a été conçue et montée par les jeunes du lycée de Chirongui sous les conseils de leur professeur charpentier, Benoit Wendel. Elle est d’ailleurs à vendre 1000 euros*.
Le regard de Karani se pose déjà sur l’année prochaine : « nous allons promouvoir le concept sur l’ensemble de l’île en incitant à la construction de pirogues éco-conçues pour lesquelles nous cherchons un établissement, et en y ajoutant les pirogues à voile »
Les amateurs n’attendent plus que ça.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
*Chef de travaux : 0269 621 871
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