29.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilEducationLe préfet en VRP de luxe pour le modulaire

Le préfet en VRP de luxe pour le modulaire

L’équation est simple : il manque 400 salles de classe dans le premier degré pour scolariser les enfants de l’île et la préfecture dispose de 6 millions d’euros environ. Pour Seymour Morsy, la solution mathématique est le modulaire. La seule inconnue, c’est la volonté des maires. Ils étaient donc conviés à une réunion d’information.

Seymour Morsy dans une classe du bâtiment modulaire K3 avec les entreprises maitre d’œuvre et les élus
Seymour Morsy dans une classe du bâtiment modulaire K3 avec les entreprises maitre d’œuvre et les élus

La préfecture avait invité l’ensemble des maires de l’île au collège K3. Ce dernier, ouvert à la dernière rentrée scolaire, a la particularité comme son prédécesseur K3 d’être entièrement modulaire (bâtiments provisoires). Et pour le préfet, c’est «la» solution au problème de manque de classes dans le premier degré.

« J’ai été accueilli à mon arrivée à Mayotte par une crise portant sur les rythmes scolaires, mais plus précisément liée à l’éducation puisqu’il manque 400 salles de classes, je me devais d’apporter une solution, là voilà», posait Seymour Morsy dans son style de boxeur américain. Beaucoup d’élus s’étaient déplacés, une quinzaine. Toutes les communes n’étaient pas représentées.

Au préalable, Sylvie Especier, la sous-préfète en charge de la Cohésion sociale et la Jeunesse a entrepris un tour des communes, «sauf une», pour lister avec elles l’existant, «plusieurs classes ne sont pas ouvertes uniquement faute de passage de la commission de sécurité», mais aussi les capacités en matière de foncier, « certaines communes en ont et sur une surface plane, pour d’autres, cela sera plus difficile », expliquait-elle.

« Ça l’fait pas ! »

Bacar Ali Boto demande une vision de moyen terme
Bacar Ali Boto demande une vision de moyen terme

Le modulaire à Mayotte, « ça le fait pas ! », tentait d’expliquer en substance Bacar Ali Boto, 1er adjoint au maire de Mamoudzou, « ça n’est pas dans la culture », qui invoquait les matériaux « notamment le bois synonyme de précarité ». Signalons que le même argument avait été avancé lors de la conception de l’aéroport que tout le monde s’approprie pourtant. Le préfet faisait remarquer que si la population n’aime pas le modulaire, elle apprécie encore moins la déscolarisation de ses enfants faute de place, « nous sommes dans l’urgence ».

La question de la durée de vie de ces structures modulaires était posée : « les établissements les plus anciens comme K2 datent d’il y a deux ans, et sont comme neufs s’ils sont bien entretenus », répondait Alain Pradalet, principal du collège, qui entrait dans les détails, « il faut changer fenêtres et poignées de porte au fur et à mesure ». Une durée de vie de 10 ans était avancée. Il faudra donc prévoir le moyen terme comme le soulignait Bacar Ali Boto.

Le financement des chantiers de modulaires et de la rénovation de l’existant sera assuré par l’enveloppe résiduelle du SMIAM (Syndicat en charge des constructions scolaires, dissous ce 1er novembre), « soit 5,7 millions d’euros, auxquels 2 millions d’euros peuvent se rajouter, et je peux faire mieux ! », avance le préfet aux maires. En gros, si la demande est là, il se charge du commercial…

Des classes pour la prochaine rentrée scolaire

Des établissements opérationnels à la prochaine rentrée
Des établissements opérationnels pour la rentrée 2015

La visite de K3 se poursuit, certains maires se disent intéressés, Said Omar Oili, président de l’association des maires, aurait même déjà délibéré en faveur modulaire, d’autres restent sceptiques sur la durée de vie du bâtiment, avançant d’autres contraintes, « il faut obligatoirement du foncier dans l’enceinte de l’établissement, ce que nous n’avons pas », explique le maire de Bandraboua qui compte faire libérer des terrains l’année prochaine.

A Ouangani, on est pleinement favorable, et le maire s’interroge sur la marche à suivre : « le préfet doit donner les derniers arbitrages, puis je contacterai chaque commune pour annoncer les possibilités, vous pourrez ensuite délibérer », annonce Sylvie Especier. Les communes non dotées le seront en 2015, assure-t-elle. Les classes peuvent être opérationnelles à la rentrée prochaine dès que la commune aura délibéré.

Pour ne pas avoir à rattraper dans l’urgence d’autres situations, le représentant de l’Etat annonçait que toute construction sera accompagnée d’une cantine et de sanitaires en dur. « Et une salle de sieste ? », « et les gardes d’enfants en rythmes scolaires ? », réclamaient les élus.

C’est un des problèmes du territoire où l’on attend des infrastructures fraîchement sorties de terre, quand en Bretagne les enseignants regroupent les enfants pour la sieste sur des tapis posés dans une salle de classe. Des situations complexes s’entremêlent sans qu’on parviennent à les solutionner, « Aidez-moi à prendre la pelote de laine par un fil », suppliait le préfet.

Le maire de Ouangani avait décidé de jouer les bons élèves en signalant sa volonté de délibérer rapidement, et rajoutait à l’intention du préfet, « c’est la première fois que nous avons affaire à quelqu’un qui veut construire l’éducation de cette île ».

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...