La compagnie aérienne «mahoraise» a fêté sa première année d’existence sur un bilan «encourageant» selon son PDG et ses actionnaires. L’anniversaire a été salué par la signature d’un partenariat en faveur des entreprises de Mayotte.
«Un an, c’est déjà très bien. La mortalité infantile des compagnies aériennes est très élevée et la 1ère année est toujours la plus difficile.» Marie-Joseph Malé, le PDG d’Ewa Air et d’Air Austral est venu en terre mahoraise saluer cette «étape importante» franchie par la seule compagnie aérienne basée à Mayotte.
En réalité, les étapes ont été nombreuses et pas toujours faciles depuis le mois de mai 2013 et le lancement officiel du projet qui allait devenir la compagnie Ewa.
Après son premier vol le 31 octobre 2013, Ewa a patiemment ajouté les destinations desservies au départ de Dzaoudzi-Pamandzi pour en compter 7 aujourd’hui: Nosy Be, Majunga, Dar-Es-Salam, Moroni, Anjouan, Pemba et Diego Suarez «qui s’est ajouté le 29 juillet dernier et qui a connu un succès immédiat», selon Marie-Joseph Malé… ce qui n’est pas le cas des deux dessertes du continent africain. «On a tout essayé avec de nombreuses promotions par exemple» mais rien à faire, «c’est une déception», reconnait le PDG, ces deux lignes n’ont pas suscité l’adhésion, en partie en raison d’un problème de délivrance de visas.
Conséquence, Dar-Es-Salam et Pemba sont transformées en destinations saisonnières, desservies uniquement pendant les vacances scolaires. «Un ajustement normal», pour le PDG, après une année d’exploitation.
Plus de 50.000 passagers en un an
En un an, Ewa a transporté 36.297 passagers avec trois phases distinctes : une période de lancement d’octobre à mars avec quelques difficultés et des imprévus assez classiques pour une telle période. Une 2e phase qui a fait peser des doutes quant à l’existence même de la société : d’avril à juin, l’ensemble du secteur aérien a affronté un énorme creux avec un contexte économique très difficile. Le nombre de passagers transportés a ainsi fortement chuté.
Heureusement depuis le mois de juillet, la 3e phase a finalement permis au niveau de remplissage de redevenir correct, permettant à Ewa de se rapprocher de ses prévisionnels et d’envisager son avenir plus sereinement.
«Finalement, la compagnie aura 10.000 passagers de retard sur ses prévisions pour son 1er exercice, tous perdus lors du 2e trimestre», affirme Marie-Joseph Malé. Ewa espérait transporter 60.000 personnes entre Avril 2014 et mars 2015.
Au service du «rayonnement» de Mayotte
Pour son premier anniversaire, la compagnie qui emploie 19 personnes «dont 60% de Mahorais» a souhaité s’afficher plus que jamais «au service du rayonnement de Mayotte». A défaut de souffler une bougie, son PDG a signé avec la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) et le Club Export de Mayotte, un partenariat pour offrir des conditions avantageuses aux entrepreneurs et aux artisans du Canal du Mozambique. Ils bénéficieront en particulier de la possibilité de modifier sans frais un billet ou de disposer d’une franchise de bagages augmentée pour faciliter le transport de marchandises.
Pour sa 2e année, des partenariats seront renforcés avec la LAM (Mozambique) et Air Madagascar et un réseau de distribution va être déployé sur les escales extérieures avec, en particuliers, des points de vente Ewa Air à Anjouan et à Diego-Suarez.
Forte de son expérience, la compagnie apprend également à gérer les «périodes de pointes». Douze rotations supplémentaires ont été intégrées au programme de vol pendant les vacances de fin d’année.
La compagnie gagne de l’argent
«La compagnie a gagné un peu d’argent en août et en septembre», affirme son PDG, «une performance en moins d’un an d’existence». Et avant de penser à continuer son développement, avec de nouvelles dessertes saisonnières voire, un jour, un 2e avion, Ewa veut consolider l’acquis de son année de naissance. «J’écoute toujours ce que disent les gens sur la barge, confiait M. Issoufali, actionnaire à 25% d’Ewa Air via Ylang Invest. Je crois qu’en un an, les Mahorais se sont vraiment approprié Ewa. On peut dire qu’une véritable compagnie mahoraise a pris son envol.»
RR
Le Journal de Mayotte
*Moja: 1.
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