Le 1er syndicat des infirmières libérales, le Sniil, organise son 41e congrès national à Mayotte, neuf ans après l’apparition de la profession dans notre département.
Les infirmiers et infirmières libérales ont à peine 9 ans d’existence à Mayotte, et déjà, elle accueille leur syndicat pour son congrès national. «Je me souviens, c’était le 8 août 2008 (8/8/8 !) que je suis devenu le premier infirmier libéral syndiqué de Mayotte», confiait Saindou Allaoui, le président de la section mahoraise du Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux).
Aujourd’hui, les infirmiers libéraux sont 125 à Mayotte, selon le syndicat. «On nous voit dans toutes les communes mais on ne connaît pas encore bien notre métier», relève Saindou Allaoui. «Nous sommes le personnel le plus proche de la population, des problèmes sociaux et de toutes les questions de santé publique à Mayotte.» Ca tombe bien, les questions de santé publiques sont le thème du congrès annuel du syndicat.
Les infirmières au cœur de la santé publique
«On parle toujours des infirmiers libéraux par les actes qu’ils accomplissent. Mais nous sommes aussi au cœur de la prévention et de l’éducation sanitaire», relève Annick Touba, la présidente nationale du Sniil. «Et c’est d’ailleurs une revendication de la profession d’être reconnu pour ces volets là aussi et donc rémunérés pour ces actions.»
Le congrès du syndicat est organisé sur deux journées principales. Ce vendredi, ce sont des thèmes nationaux qui étaient abordés, sur les parcours de santé, l’évolution des compétences ou encore le projet de loi de santé «qui n’apporte aucune avancée à notre profession», affirme Annick Touba. «On veut même nous enlever la vaccination en permettant aux pharmaciens de le faire. Jusqu’à présent, dans le code civil, seuls les médecins et les infirmiers ont le droit de ‘piquer’ les patients».
La journée de samedi portera sur des questions plus spécifiquement mahoraises, comme la question de l’accès aux soins.
Désert médical
Saindou Allaoui aimerait que ses confrères et consœurs repartent de Mayotte en ayant intégré deux données importantes : d’abord les problèmes liés au désert médical, bien connu dans certaines régions de métropole mais qui prend dans notre île un caractère préoccupant : «L’infirmier ne peut ps travailler sans médecins, sans généralistes, sans spécialistes même si on est amenés à faire des actes qui ne sont normalement pas les nôtres.»
L’autre chose qui tient à cœur de Saindou Allaoui sera abordé lors d’une journée supplémentaire organisée en marge du congrès, consacrée à la visite de 4 dispensaires, qui leur permettra de découvrir une organisation sanitaire de proximité spécifique à notre département.
Enfin, évidemment, impossible de parler de ce congrès sans souligner que l’événement réside dans son organisation-même… de quoi faire mentir tous ceux qui doutent de la possibilité d’accueillir, à Mayotte, de petits événements de portée nationale.
RR
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.