26.9 C
Dzaoudzi
lundi 25 novembre 2024
AccueilSociété«La France enferme toujours autant de personnes étrangères»

«La France enferme toujours autant de personnes étrangères»

Les 5 associations habilitées à intervenir dans les centres de rétention administrative (CRA) viennent de publier leur rapport. Quelques chiffres retiennent l’attention à quelques mois du débat sur la loi sur l’immigration.

Le rapport 2013 sur les centres de rétention administrative
Le rapport 2013 sur les centres de rétention administrative

«La France a enfermé et enferme toujours autant de personnes étrangères, y compris les plus vulnérables». Le constat est réalisé par le rapport annuel des cinq associations (Assfam, Forum-Réfugiés-Cosi, France Terre d’Asile, Cimade et Ordre de Malte) qui interviennent dans les centres de rétention administrative (CRA).

L’an dernier, plus de 45.000 personnes ont été enfermées en CRA soit un léger recul par rapport à l’année précédente où elles avaient été 47.000, notent les associations. Pour elles, c’est néanmoins une déception alors que le candidat Hollande avait estimé que la rétention devait devenir «l’exception». Elle reste «un instrument banal de procédure», déplorent-elles.

Guyane et Mayotte font exploser les chiffres

Pour autant, les chiffres présentés sont tout de même à manier prudemment car ils portent sur l’ensemble du territoire national, incluant donc la Guyane et Mayotte, deux départements d’Outre-mer qui ont tendance à faire exploser quelques données. Les statistiques globales sont ainsi porteuses de beaucoup de réalités et de situations différentes.
Si les éloignements forcés ont progressé de 15% en un an, passant de 38.652 à 44.458, seulement 47% d’entre eux (20.823) concernait la métropole. Le chiffre des reconduites était de 15.908 à Mayotte.

Le CRA de Mayotte lors de la visite du ministre de l'intérieur en juin2014
Le CRA de Mayotte lors de la visite du ministre de l’intérieur en juin2014

En Outre-mer, les associations dénoncent «l’absurdité» de ces reconduites : «Très souvent, cela vise à éloigner des voisins qui reviennent facilement», note le rapport, en donnant l’exemple d’un migrant passé 30 fois par le centre de rétention de Cayenne. Un exemple équivalent doit pouvoir se trouver facilement chez nous où le taux de retour dans la semaine des personnes expulsées est très élevé.

La situation des mineurs inquiète

Mais c’est la situation des mineurs qui inquiète particulièrement les associations qui relèvent leur «nette augmentation» en rétention. Ils étaient plus de 3.600 en 2013 (contre 2.674 l’année précédente).

En métropole, la statistique a fait l’effet d’une bombe pour deux raisons : d’une part, la jurisprudence européenne permettait d’imaginer que le nombre des jeunes étrangers placés en rétention en 2013 allait baisser. D’autre part, le candidat Hollande s’était engagé en février 2012, «à mettre fin dès le mois de mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants». La promesse est pourtant presque tenue… en métropole. Car, 3.512 enfants sur les 3.607 placés en rétention l’ont été à Mayotte.
Mais dans notre département, la circulaire Valls qui vise à limiter au maximum le placement de mineurs accompagnant leurs parents en rétention, ne s’applique pas. A noter que cette circulaire avait été rédigée après une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

L'entrée du CRA de Mayotte
L’entrée du CRA de Mayotte

Faire valoir ses droits

Enfin, une autre donnée soulignée par les associations est la difficulté pour les sans-papiers à faire valoir leurs droits : 54% des personnes expulsées n’ont pas pu voir un juge en métropole… un droit qui n’existe quasiment pas en Outre-mer où les régimes juridiques dérogatoires sont la règle.
Là encore, le rapport s’appuie sur l’exemple de Mayotte. Chez nous, «seulement 93 des 16.000 personnes enfermées ont pu former un référé devant le tribunal administratif», soit 0,58% des personnes passées en rétention.

Outre le point annuel sur cette question, le rapport des 5 associations a également un autre but cette année. Pour ces 5 structures, il est le moyen de demander des évolutions du projet de loi immigration. Le texte doit être examiné au premier semestre 2015 au parlement.
RR
Le Journal de Mayotte

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139111
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139111
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139111
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139111
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139111
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139111
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...