Les situations tendues perdurent à la Chambre de Commerce et d’Industrie où les luttes de pouvoir et les enjeux financiers liés au port de Longoni n’arrivent décidément pas à en pérenniser la gestion.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte n’a plus de bureau. Sur 7 membres, 4 ont démissionné : Eric Bugna, Ansoir Abdou, Amina Soidridini et Zaou Prudent. Le quotidien Les Nouvelles de Mayotte le sous-entendait ce matin, et les démissions ont bien été enregistrées en préfecture.
Il s’agit d’une opposition de personnes. Lors des élections pour la présidence de la Chambre en août 2013, Mohamed Ali Hamid avait été proposé par l’ancienne présidente de la CCI Ida Nel, contre Norbert Martinez qui se représentait et Saïdina Ali Chanfi, ex vice-président.
C’est Mohamed Ali Hamid qui l’avait emporté, en donnant peu après une grande partie de ses pouvoirs à Ansoir Abdou qui devint son 1er vice président.
Un transfert de pouvoirs qu’une mission d’inspection générale venue il y a quelques mois à Mayotte aurait jugé non conforme, invitant le président à régulariser. Cette reprise en main présidentielle est un des motifs officiels de démission, mais nous ne sommes pas parvenus à joindre Ansoir Abdou pour en avoir une confirmation.
Car à côté se joue un transfert de fonds. Le contrat par lequel le Conseil général avait cédé la gestion du port de Longoni à la CCI se terminant en 2022, il lui fallait l’indemniser pour l’avoir désormais déléguée à Mayotte Channel Gateway (MCG) d’Ida Nel. Le chiffre de 18 millions d’euros d’indemnités pour la CCI avait été évoqué. Mais le Conseil général doit également abonder la Trésorerie du port à MCG. Une déstabilisation de la CCI permet sans doute une économie pour les uns, et une entrée d’argent assurée pour les autres. Surtout le président venait de songer à porter le dossier en justice.
Un président qui ne peut en tout cas plus que gérer les affaires courantes avec son trésorier Ibrahim Maskati, en attendant de nouvelles élections qui doivent se tenir d’ici 3 mois. “C’est la tutelle, donc la préfecture, qui prend alors la main”, indique un des protagonistes.
On est très loin de la défense de l’intérêt général.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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